Bill Bayne, le lanceur qui n’avait pas peur de Ty Cobb
On l’a déjà vu, Ty Cobb fut le meilleur de son époque. Il régna au bâton lors de la Dead Ball Era et domina outrageusement les lanceurs adverses. Sa moyenne en carrière est, il faut le rappeler, de .367, une moyenne sur plus de 22 saisons, une moyenne qui ne serait donc plus jamais égalée, c’est certain ! Les lanceurs légendaires que furent Walter Johnson le "Big Train" de Washington et Cy Young, le lanceur de Boston (qui a donné son nom au trophée de meilleur lanceur actuel) ne furent pas plus efficaces que les autres contre Ty Cobb. Les deux ont été élus au Hall of Fame dés la première année. Ty Cobb "Georgia Peach" frappa en carrière pour .366 contre Walter Johnson et .340 contre Cy Young….
De mémoire d’époque, Ty Cobb savait tout frapper : droitier, gaucher, lanceur de courbes, de slider, de spitball, de knuckball,…. et ce avec une régularité étonnante.
Il frappa même trés souvent Smockey Joe Wood (pour une moyenne en carrière de .429), et il est même l’auteur de 43 hits contre Jack Quinn, (soit une moyenne de .473)… etc… etc
Mais de façon étonnante, un lanceur trés peu connu, voire quasi obscur, qui joua surtout pour les saint Louis Browns (1919-1928) lors de sa carrière, eu toujours beaucoup de réussite face à lui. Ce gars se nomme William Lear "Bill" Bayne.
Bill Bayne immortalisé par le photographe Richard Colon
William Bayne surnommé "Bill", "Lefty", voire "Will" Bayne a lancé 199 matchs en ligues majeures entre 1919 et 1930, et a surtout lancé en mineures avec pas moins de 398 matchs sur cette même période. Bayne est resté essentiellement dans l’organisation des saint louis browns jusqu’en 1924 puis il part signer pour la Texas League, puis Telsa, puis Toledo…. pour enfin avoir l’opportunité de signer en 1928 un contrat pour les Red sox. Mais sa carrière ne va jamais démarrer, et il fera le yoyo entre les ligues majeures et mineures. Il demeure un lanceur qui manque de confiance selon les journalistes sportifs de l’époque, et il reste fragile mentalement. Auteur d’une carrière trés moyenne, Bayne a été pourtant le nemesis de Ty Cobb. Ty Cobb l’affronta 30 fois en carrière et n’a pu réussir que…. 5 hits, soit une moyenne de .139. C’est la plus mauvaise performance de Ty Cobb de toute sa carrière surtout que Bayne a toujours été cantonné à lancer en relève.
Les raisons d’un tel succès demeurent finalement difficiles à déterminer. Bill Bayne était un lanceur gaucher connu pour son excellent contrôle, le type de lanceur pour lequel Cobb avouait avoir le plus de difficultés. Bayne avait également une trés bonne "wicked" courbe, mais pourquoi Ty Cobb ne parvenait t’il pas à frapper Bill Bayne, lui qui parvenait à frapper tous les meilleurs lanceurs ?
Sa carte de joueur de 1922 de la série E 120
Le 5 mai 1922, Bill Bayne est sur le monticule et participe à un no hitter. Les Saint louis Browns sont durant cette saison une équipe compétitive qui fait jeu égal avec les Yankees. Ty Cobb qui manage également Detroit à l’époque tout en jouant champ centre a déjà échoué 3 fois contre Bayne ce jour. Il est donc à 0 en 3. Cobb envoie un pinch hitter à la place de Danny Clarck, Larry Woodall qui frappe un hit et brise le no hitter de Bayne. Voilà une bonne chose de faite ! Mais c’est au tour de Ty Cobb d’aller au bâton. En 1920, Cobb a déjà remporté 12 titres de meilleur batteur, et là, il fait un signe vers le bench. Il envoie un pinch hitter à sa place, Bobb Fothergill, pour affronter Bayne.
Ultime signe de respect, c’est la seule fois dans sa carrière que Ty Cobb enverra frapper un autre joueur à sa place !
Bobb "Fats" Fothergill est un trés gros frappeur dans tous les sens du terme. Outfielder décrié pour son embonpoint de plus de 115 kg, connu pour son amour des fêtes arrosées et son amour du coup de poing, Fothergill est surtout un redoutable frappeur de line drive. Il a bien l’intention d’honorer la confiance de son coach….
Fothergill, un gars sérieux au bâton
Bill Bayne lui se moque bien de tout ceci. Il s’élance et strikeoute Bobb Fothergill en quatre lancers.
Au moins, Ty Cobb n’aura pas récolté un 0 en 4….
William Bayne, celui qui n’a jamais eu peur du Cobb….
BHONUS :
Sur Ty Cobb, également sur Honus sur son passage au Japon l’article suivant
Ok Med je ne sais pas de quoi parle ce roman mais je le commanderai au papa noel
Pas de quoi ! Je suis un lecteur régulier de votre site !
Au fait (peut-être en avez-vous déjà parlé…), je vous signale la sortie (en français) de l’excellent roman de John Grisham, « Calico Joe ». Superbe histoire de baseball. Vraiment bien.
Ty Cobb a emmené les Tigers à trois reprises gagner le titre de la division en 1907-1908-1909 mais chaque fois ils ont perdu contre les Cubs puis les Pirates le titre ultime. Non je crois pas que Ty Cobb ait gagné les World series en 22 ans de carrière.
Merci pour ton message !
Super article ! Merci beaucoup !
Par contre, j’ai un doute : Ty Cobb n’a jamais gagné les World Series ?
Med
Les Garocheurs de Bressuire
« Les Feux de l’Honus »
avec Victoria « Arbitre » Principal dans le rôle de la veuve éplorée…
Stay tuned !
Merci Honus de nous donner accès à ces histoires du Baseball !
Un jour promis on vous écrira une fiction, quand on aura le temps…
Après la femme qui a strikeouté The Babe et Lou Gehrig, le lanceur qui vaincu Ty Cobb. Mêmes les légendes trouvent plus forts qu’eux et parfois chez ceux que l’on attendait pas.
Sympa l’anecdote du Pinch-Hitter.
Dommage pour le résultat, un Hit du déménageur aurait eu encore plus de symbolique, et aurait enrichi la légende « Cobb ».