Le Bingo Long Travellin’ All Stars And Motor Kings

 

Honus à la découverte d’une curiosité cinématrographique, un film de 1969 en hommage aux Negro leagues : le "Bingo Long Travellin’ All Stars and Motor Kings" signé par rien que moins que John Badham, le gars qui réalisera plus tard "Tonnerre de Feu" notamment (ca parlera à certains quarantenaires). Derrière un titre de film des plus longs, cette sympathique comédie parle de baseball, surtout du business du sport, et finalement de tout un pan de l’histoire des rapports entre communauté blanche et noire aux Etats Unis. 

Nous sommes en 1939, donc bien avant l’irruption de Jackie Robinson, et donc en pleine époque des Negro leagues, réservées aux joueurs de couleurs. Les non-blancs sont priés d’aller jouer ailleurs et ils jouent donc dans des ligues noires. Bingo Long (joué par Billy Dee Williams) est le lanceur vedette de l’équipe des Ebonys Stars, mais qui est fatigué d’être exploité par son patron de propriétaire. Et oui, les joueurs des Negro leagues se rendent compte que les propriétaires (qu’ils soient noirs ou blancs) se comportent comme de nouveaux esclavagistes ! Le boss de l’équipe est une belle ordure qui garde tout le pognon pour lui, ne faisant aucun cadeau à ses joueurs, jetés à la corbeille une fois qu’ils sont blessés ou bien rincés. 

Bingo Long en a donc ras le bol de cette exploitation et il va fonder avec son pote Leon Carter l’équipe du "Bingo Long All stars", une équipe itinérante afin d’aller jouer sur les routes de villes en villes. Il va recruter et piquer quelques joueurs des autres équipes pour faire sa propre équipe de baseball. Bref, créer sa petite entreprise. On est en plein dans la mythologie américaine.

Mais les équipes "officielles" de Negro league ne vont pas voir tout ceci d’un bon oeil et vont tout tenter pour leur pourrir la vie…. les équipes blacks vont aller jusqu’à boycotter tous matchs contre eux, et finalement les contraindre à jouer contre… les blancs ! Mais jouer contre des blancs, ce n’est pas facile à cette époque, surtout quand le public veut voir son équipe de blancs becs gagner et ne pas se faire ridiculiser….

Le film va finir par un affrontement entre une véritable équipe de all stars de la negro league contre l’équipe de Bingo : en jeu, s’ils gagnent, ils pourront gagner une place pour une nouvelle franchise dans le show negro league. S’ils perdent, c’est la fin de l’aventure et le retour des joueurs dans leurs anciennes équipes. 

Pour connaitre la fin, le seul moyen sera de récupérer ce film sorti en DVD Zone 1 seulement, et bien évidemment jamais exploité dans les salles françaises. Miraculeusement, le DVD zone 1 contient des sous titres français !

C’est donc une comédie de pure blaxpoitation pourtant fort soignée au niveau de historique. On reconnaitra sans peine à travers Bingo Long, le lanceur Satchel Paige et à travers Leon Carter, le fameux catcher Josh Gibson.

Le racisme ambiant entre communauté blanche et noire y est décrit sans fard. Lorsque l’équipe de Bingo Long va devoir multiplier les matchs contre des équipes blanches, elle va donner au public ce qu’il veut : le public blanc des campagnes voient les blacks comme des animaux, et bien, c’est parti pour jouer avec un masque de gorille ! Les joueurs noirs donnent dans l’image de zoulous, de clowns, et tout cela dans le fun.

Finalement les joueurs de baseball noirs répondant au racisme ambiant et à la ségrégation par du….  business : pas de souci, l’important, c’est de pouvoir vivre de ses talents de joueurs de baseballer et vendre finalement un spectacle. On retrouve là pas mal de points déjà vus concernant la House of David. 

Le film est un vibrant hommage aux équipes de clowns itinérantes, faites pour distraire le public des petites villes, souvent tellement arriérés. 

De plus, le film souligne au delà des barrières communautaires que le business et l’appât du gain pourrit également les rapports entre joueurs noirs, et que c’est le business qui est bien le moteur de tout le baseball professionnel, qu’il soit noir ou blanc.

Billy Dee Williams, aka Lando Calrissian dans Star Wars, (Aka AJ), est la vedette du film ou l’on retrouve les acteurs black les plus célèbres des années 70 de la blaxpoitation, James Earl Jones joue le catcher Leon Carter, Richard Pryor ("Car Wash") joue Charlie Snow, un joueurs qui a tenté de jouer en se faisant passer pour un cubain sous le nom de Carlos Nevada voire un indien, sous le nom de Chief Tokahoma. Les honusiens reconnaitront l’hommage !

Bref un film de baseball qui transpire l’histoire du baseball !

On appréciera l’invit pitch, petite création digne du véritable Satchel Paige….

Enfin, c’est de plus produit par la Motown, donc quelques morceaux de musiques accompagnent tranquillement ce bon petit film de série B !

 

BHONUS :

Les bandes annonces du film comme on est pas chien ….

 

 

 

4 commentaires à “Le Bingo Long Travellin’ All Stars And Motor Kings”

  1. francovanslyke dit :

    La bo du bingo long n’est pas du niveau de Superfly mais par contre le film se regarde bien (peut etre mieux que Superfly) !

  2. Reno dit :

    Sympa le cadeau Franco! Je vais regarder ça au plus vite, mais sa m’a l’air dans la même mouvance que « Superfly » (un peu plus tard 1972) avec une BO de ouf!!! Du Curtis Mayfield avec Pusherman… que du bon les amis… http://www.youtube.com/watch?v=hCDAfa-NI-M
    Ou encore « Move on up » http://www.youtube.com/watch?v=6Z66wVo7uNw (repris depuis par Kanye West avec « Touch the sky » https://www.youtube.com/watch?v=YkwQbuAGLj4)

  3. yann dit :

    Excellent article Franco !

  4. francovanslyke dit :

    Et même le film offert par les astros de toulouse sur le coup !
    http://astrostoulouse.lemondedevincent.fr/FTP/The_Bingo.avi

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