61*

Honus matte également la télévision et s’est pris un malin plaisir à regarder le téléfilm 61* de la chaîne HBO (Les sopranos, The Shield…). Signé par Billy Crystal, 61* raconte l’année 1961 et la quête de deux joueurs des Yankees, Mickey Mantle et Roger Maris pour battre le record de 60 Home Runs sur la saison détenu par le Babe Ruth. Et devinez quoi, Maris fait bien les choses et frappe 61 HR lors de l’année 1961. Il faudra attendre 1998 et le "stéroid man" Mac Donald Mc Gwire pour battre ce record qu’on a longtemps cru impossible à battre.


Qu’est-ce que ça vaut ? C’est déjà très soigné au niveau décors et tenues. Ils ont du commander sur
Ebbets Fields leur petits maillots en flanelle. Car on s’y croit. Même le défunt stade des Yankees fait l’illusion. En réalité c’est le stade des Detroit Tigers dont on a repeint les chaises, puis rajouté le 3e étage manquant en image de synthèse.

 

 

Billy Crystal aime le baseball. On l’avait déjà vu dans le document de Ken Burns, Crystal est un fan ultime du baseball des années 50. Fan des Yankees avant tout, mais aussi fan d’une époque que beaucoup considèrent comme l’âge d’or du baseball américain, avec les luttes entre les trois clubs de New York : Yankees, Giants et Brooklyn Dodgers.

 

Mickey Mantle et Roger Maris ont été les deux cogneurs attitrés des Yankees, les M & M’s, et ont bercé la jeunesse de Billy Crystal qui rend hommage à leur parcours. Mantle est reconnu comme l’un des frappeurs les plus puissants de l’histoire du baseball et demeure pour certains le joueur le plus complet.

Le film dévoile une vérité peu connue : jouer aux Yankees n’est pas un paradis. Les fans y sont dingos, et la pression est au maximum. Le baseball de papa des années 50 n’est pas aussi idyllique qu’on pourrait le croire. On apprend ainsi que la saison de Roger Maris pour parvenir au record de 61 Home Runs a été un véritable enfer, faute à plein de raisons hormis ses performances sur le terrain. A cette époque, Mickey Mantle est la véritable star des Yankees. L’enfant prodige du baseball est souvent blessé mais demeure dans les cœurs des fans le héros des yankees. Toujours le vieux soldat, mais la star qui cogne le HR quand il le faut, et ce malgré les blessures. Thomas Jane joue Mickey Mantle la star sur le déclin et la ressemblance est assez impressionnante.

A coté de lui, Barry Pepper joue Roger Maris, le champ droit qui va tout exploser sur le terrain mais qui n’arrive pas à être aimé des fans.

 

 

Faute à une grande maladresse avec les médias et un caractère aussi tiède que morose, Maris n’emballe pas les foules qui le rejettent. Pour la plupart des fans, Maris n’est pas un vrai yankee et doit quitter le club. Il a été pourtant MVP de l’American League en 1960 dès sa première saison avec les Yankees mais rien n’y fait et le désamour semble total entre New York et ce joueur provincial qui ne sait pas se faire aimer des fans.

 

On y apprend également que la direction de la Major League Baseball ne voit pas d’un bon œil le fait qu’un tel joueur puisse battre le record du Babe de 1927. En pied de nez à la performance de Maris, il sera d’ailleurs adossé au record de 61 HR une astérisque, qui indique que contrairement au record du Babe, la saison ne fait plus 154 matchs mais 162 matchs, et que ce record est donc tout relatif.

 

 

Le film montre une réalité un peu hallucinante, Maris se fait huer alors qu’il cogne des HR parce qu’il est en train de battre le record de Babe Ruth, à la place de Mickey Mantle. L’ambiance est de plus en plus oppressante autour de Maris, qui en perdra même ses cheveux… La presse est montrée sous un sale jour, les requins qui font monter la pression et sont prêts à tout inventer pour vendre du papier, et notamment des rivalités imaginaires entre les deux joueurs. Le tout serait véridique. Certains critiques télé ne partagent pas le même avis et estiment que 61* s’inscrit dans un type de cinéma à la Oliver Stone. Afin de donner de l’intérêt à l’intrigue, on force les traits des personnages et finalement on les caricature.

 

 

Pour le reste, on s’ennuie un peu, même si tout ça est très bien joué. Plus qu’un film de baseball, c’est surtout l’étude d’un phénomène, le succès et le prix qui peut en coûter, et la trajectoire d’un homme dans la tourmente, Roger Maris.

Billy Crystal signe un film finalement très personnel sur la trajectoire de ses héros d’enfance. Pas aussi rock’n’roll que les Indians, ou Bull Durham, mais filmé très sérieusement, 61* se laisse quand même mater tranquilou dans son canapé. Et au prix ou l’on trouve les dvd aujourd’hui… Le film est dispo en Zone 1 (belle édition) mais également en version courante en Zone 2 (avec le titre "la course au record").

A Honus, on préfère définitivement 61*.

La bande annonce du film

Quelques liens video sur la saison 1961 et le record de Maris

Video 1

une pub de Roger Maris

des images de Mantle

Video 2 sur Mickey Mantle interviewé

 

2 commentaires à “61*”

  1. […] soit leur équipe ou l’époque a laquelle ils aient joué : Roger Maris l’incompris, Ty Cobb le monstre, Harvey Haddix […]

  2. […] peu comme Roger Maris en 1961, Greenberg ne fut pas le bienvenu lorsqu’il se rapprocha du record de 58 home runs du Babe. […]

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