Le stratège : le Bilan Honusien

Le film "Moneyball" est enfin sorti au Cinéma, le grand écran. Petit tour d’horizon, façon le cercle du cinéma indépendant par nos honusiens, (attention comme on dit il y a plein de spoilers, donc allez voir le film avant lire la suite)…

Beru : Hier marquait le 14ème jour du mois de Novembre qui est, comme chacun sait, non pas le jour de sortie du Beaujolais Nouveau, mais le "Toho Cinemas Day", donc les billets de ciné à 1000 yens (environ 10 euros), quasi-offert, donc… (quand vous aurez payé des billets à 20 euros, vous comprendrez le sentiment). C’est donc tout naturellement que je me suis dirigé vers les salles obscures pour aller voir ce film tant adulé sur Honus et qui est sorti ici cette semaine.

Première impression, le film n’attire pas vraiment les foules : seule une quarantaine de personnes sont venues voir le film, mais bon, dans un pays où même Harry Potter ne remplit pas les salles un soir de première, on ne peut pas vraiment dire que ce soit significatif. Ceux qui me connaissent savent que je suis fan de baseball, ainsi qu’un aficionado de statistiques et des mathématiques, c’est donc assez naturellement que j’ai apprecié ce film.

Mais je crains que le français lambda, ignare du monde du baseball, ne soit que peu intéressé par Moneyball. La présence de l’ami Brad permettra-t-elle d’atteindre des audiences record ? Ca m’étonnerait. Il ne joue pas dans ce film, un héros sauvant des vies à tout bout de champ, n’a plus la gueule de ses 20 ans et pas encore une à la Harisson Ford…

Le film devrait tout de même attirer quelques spectateurs en première semaine grâce à cette tête d’affiche, mais je pense qu’il va rapidement s’essouffler. Même au Japon, où le baseball est pourtant religion, le film était relégué en 9ème salle dès sa 1ère semaine.

Est-ce que ça va permettre à plus de personnes de connaître le baseball en France ? Là encore, je crains que non (le film n’est pas orienté vers une découverte ou une apologie du baseball). En bref, une histoire qui devrait plaire aux fans de baseball passionnés de statistiques, mais qui ne devrait pas emballer les autres. Mais j’espère bien me tromper…

Yann : Très populaire à une autre époque (celle des «Bull Durahm», «Eight Men Out» et autres «Major League»), le baseball est de retour sur les écrans avec ce long métrage inspiré d’un livre de Michael Lewis publié en 2003, "The Art of Winning an Unfair Game ». Livre qui révolutionna les techniques de recrutement des plus grandes équipes américaines (New York, Boston…). La première équipe à y avoir cru, est celle d’Oakland Athletics et son manager Billy Beane (interprété par Brad Pitt)….Le livre semble assez bien retranscrit (sauf les passages de draft plus conséquents dans le livre d’après mon voisin de gauche).

"Le Stratège" nous raconte donc comment Billy Beane, usé par l’immobilisme de ses conseillers (scouts) d’un autre âge, s’appuya (il y a une dizaine d’années) sur un programme informatique pondu par un jeune étudiant fraîchement sorti de l’université de Yale pour moderniser son équipe. L’idée était toute simple : alors que le milieu professionnel fonctionnait à la réputation, à la tactique de jeu, à l’expérience, autrement dit au ressenti, le génial Peter Brand (Jonah Hill à l’écran) eût l’idée de concevoir un algorithme (logiciel) croisant statistiques des joueurs et phases de jeu.

Alors que tous ricanent, prévoyant une chute inévitable, le roublard Billy Beane, qui ne peut compter sur une rallonge budgétaire, bouleverse les idées en vigueur en cassant toute son équipe, recrutant même ceux qui semblent être des joueurs finis ou de seconde zone (David justice, Scott Hatteberg…).

Une des petites critiques que l’on pourrait faire au film est justement d’évoquer seulement les joueurs secondaires au succès des A’s d’Oakland en  2002. Aucune mention du trio de lanceur partant dévastateur (Barry Zito, Tim Hudson et Mark Mulder) et des 2 frappeurs Miguel Tejada et Eric Chavez (que l’on aperçoit furtivement dans le vestiaire).

Cependant à l’image de «Social Network», le scénariste a réussi l’exploit de rendre intéressant et même fascinant un sujet qui ne l’est pas. Les échanges vigoureux entre les personnages tiennent en haleine et les nombreux thèmes (la nécessité de se battre dans un monde dominé par l’argent, le désir de racheter le passé en évitant d’handicaper l’avenir, etc.) sont explorés en détails, sans que les notions de statistiques viennent freiner l’intérêt. La force du film est qu’il n’est pas un simple film sur le baseball mais va bien au-delà du terrain en abordant l’injustice causée par l’argent dans le milieu du sport et la fierté de pouvoir contourner le système.

Le film s’appuie sur une mise en scène assez discrète mais efficace, utilisant le plan-séquence à des endroits judicieux, alors que la bande son ne prêche jamais par excès. La direction d’acteurs est également plus qu’appréciable. Rarement Brad Pitt aura paru aussi charismatique. Brad Pitt s’impose comme un acteur remarquable et surtout capable de porter à lui-seul un projet de cinéma (la sélection aux oscars ne sera pas loin croyez-moi). Il arrive à exprimer plusieurs émotions différentes ou contradictoires dans une même scène (même si c’est en tant que père qu’il émeut le plus).

Et et le duo qu’il forme avec le surprenant Jonah Hill est tout simplement irrésistible. Une chimie qui transforme pratiquement le drame en comédie, ce qui n’est pas une mince affaire.

Le reste de la distribution qui est loin d’être négligeable comprend l’excellent Philip Seymour Hoffman ("Capote") en entraîneur récalcitrant et Robin Wright ("Santa Barbara" pour les plus anciens) qui est malheureusement sous-utilisée.

Pas besoin d’apprécier le baseball pour adhérer au "Stratège". Il faut seulement aimer le bon cinéma. Avec des atouts comme Brad Pitt, Bennett Miller et Aaron Sorkin («Social Network») à la réalisation.

On est loin de l’hystérie visuelle des films de sport, avec une mise en scène sobre, ce film réussit à happer le spectateur. Courrez-y !

Même si je vous conseille la version originale, il est à noter que la version française a bénéficié d’un spécialiste du Baseball pour la traduction du film, qui regorge de termes baseballistiques. C’est Williams Casacoli, Conseiller Technique National qui a donc collaboré avec l’équipe de la production en charge de la traduction.

A ne pas manquer donc !

FVS : J’ai vu "Moneyball" au cinéma, soit "le stratège" en langue française. Qu’en penser ? Ben que c’est du cinéma de "hardcore gamers", mais aussi une ode à la fantasy, et à la fois un sacré moment de cinéma extrêmement bien maitrisé.

Hardcore gamers, parce que le sujet et l’optique du film est tordu à l’extrême, et je trouve trés surprenant que des produteurs aient pu investir du dollar sur un sujet aussi aride : les stats dans le baseball. Dès le début du film, les enjeux sont posés. A travers la gestion d’une équipe, les Oakland A’s qui doivent affronter le "nouveau" défi du baseball pro, comment remplacer les bons joueurs achetés par les franchises plus puissantes et plus riches. Et oui, les A’s sont un peu l’équipe réserve des grosses franchises (en gros les Yankees et les Red Sox), qui viennent faire leur achats et piller les meilleurs joueurs. Le General manager des A’s, Bily Beane doit ainsi remplacer en 2002 le départ de ses deux money players partis pour beaucoup de dollars jouer ailleurs : Jason Giambi, le slugger qui est parti vers les Yankees, Johnny Damon, vers les Red Sox. Voila Billy Beane qui se retrouve avec le challenge ultime du baseball pro : comment gagner avec moins d’argent ? Et Billy Beane, que joue Brad Pitt, sent qu’il doit changer les choses et qu’il va falloir réfléchir différemment, et il se tourne vers un technicien informatique, un véritable "geek" des stats du baseball de première pour choisir de nouveaux joueurs par une méthode plus "rationnelle", se fondant sur des lectures de stats globales et une approche plus mathématique du joueur. L’ordinateur insiste sur la moyenne sur base plus que sur la réputation et sa moyenne au bâton. Ceci est l’occasion d’un véritable affrontement de deux perceptions du monde pro : une traditionnelle, incarnée par l’équipe de "vieux" coachs, et une nouvelle incarnée par des tableaux de stats plus complets.

Alors, le film ferait l’apologie d’une nouvelle façon de coacher grâce à un ordinateur ? Pas tant que ça finalement,  parce qu’au delà des choix dirigés par de nouvelles stats, le film est la démonstration que la gestion d’une équipe reste également une aventure humaine, du moins qu’il n’y a pas que les stats, et l’épisode du frangin Giambi tradé vers Detroit ne s’explique que par un choix de personnalité incompatible avec un esprit compétitif. C’est donc au delà d’un film sur les stats un film sur le management. Quasi cérébral, ce n’est vraiment pas un film d’action, il n’y a que peu de scènes de baseball,  voire de romance, et pas de nanas pour venir nous casser les couilles. On est bien loin également d’une comédie style "les Indians", ou même d’un film sur la trajectoire d’un héros "américain", style "Le meilleur". Le sujet est bien plus optu, et à la fois plus simple, comment gagner des matchs. En cela, le film montre ce qu’est le professionnalisme : il faut gagner des matchs. Point. Et qu’importe la manière, et qu’importe s’il faut virer des joueurs, c’est des pros, et ce ne sont que des lignes de stats finalement. A cette vision quasi chirurgicale du monde pro s’ajoute de très bons passages sur le doute de l"homme dans son défi, et la solitude du manager, isolé dans ses choix. Et c’est là que réside la présence de Brad Pitt, "zi" actor, et qui occupe la majeure partie du film finalement, la gestion du doute et de la solitude. On est donc dans un film très cérébral où l’on suit le trajet d’un homme dans le brouillard et dans le défi. Cela rappelle quelque peu le sujet de "Social network", le dernier film du réalisateur Sorkin, où un homme affrontait également avec son envie et ses idées un système qui le refusait en bloc au début.

Alors, "le stratège" c’est finalement un titre pas mal du tout pour le sujet. Pour ceux qui croyaient voir du baseball dans ce film, des home runs et des actions de jeu, qu’ils passent leur chemin. Ou plutôt qu’ils aillent au cinéma découvrir ce qu’est le baseball, mais dans une optique uniquement de management. Le film est même, me semble t’il, lisible à plusieurs niveaux de lectures : il me semble que le film n’est pas une adhésion parfaite et totale aux mathématiques dans la gestion d’une équipe, l’absence de Beane lors des matchs s’explique par une volonté d’isolement mais aussi par une certaine superstition : la peur du mauvais oeil. L’épisode du 20e match semble illustrer la dinguerie et l’irrationalité de ce jeu. L’ombre de la malédiction et des "curse" n’est pas loin, et c’est bel et bien un film sur le doute face à un défi : comment gérer ce qui est ingérable, le fruit du croisement du hasard, de l’humain, et de l’extraordinaire. Bref comment ne pas aimer le baseball comme dit Billy Beane, dans ses travers comme dans son romantisme ? On est face à un témoignage d’un amour profond pour le baseball dans ce film.

Mais sérieux, qui a réussi à convaincre des gars d’investir des dollars dans un film aussi cérébral et aussi tordu ? On remerciera sur le coup Brad Pitt qui a produit le film entièrement . Voilà un film qui ne devrait pas faire avancer la cause du baseball en France, parce que beaucoup trop hermétique, mais qui m’a beaucoup surpris par ses ambitions scénaristiques et son sujet. L’affrontement entre les petits clubs et les grosses franchises parlera certainement par son universalité à tous, mais surtout on voit là de sacrés acteurs et un sacré moment de cinéma. Phillip Seymour Hoffman est notamment parfait. Donc allez au cinéma voir "Moneyball", qui ne devrait rester que 15 jours sur les écrans français !  

 

10 commentaires à “Le stratège : le Bilan Honusien”

  1. guillaume dit :

    Quoi ? on est en 2013 et on ne m’a pas prévenu ?!

    je viens de regarder à l’instant (en streaming, mais chut) MoneyBall en VO, et mes impressions sont mitigées.

    L’histoire à la base n’a rien d’exceptionnelle. On s’attendait donc à l’ajout d’un peu de sauce piment sur sa 4 fromages, mais rien ou pas grand chose au final. Un assistant binoclard en surpoids, geek et passionné des match pour jouer le rôle de Paul DePodesta : Amis du cliché bonjour. Et la fille de Beane, enfant de parents divorcés et des bleus à l’âme.
    Alors ils nous ont ajouté à ça 2-3 explications musclées version ‘je chique et je te postillonne dessus », et un Art Howe tétu et peu enthousiaste à l’idée de driver cette équipe (pas content d’ailleurs le bon vieux Art de cette interprétation là).
    On s’ennuie quand même pas mal de temps, avec de longues scènes pendant lesquelles ont se demande s’il va pleuvoir ou pas ce jour sur les premières braises de son barbecue.
    Enfin on se demande pourquoi tant de louanges pour Beane. Car le film donne plutôt l’aspect que c’est Peter Brand (allias Paul DePodesta) qui fait tout le boulot, qu’il était le cerveau de cette conspiration mathématicienne anti-yankees. Or dans l’histoire, Beane a un nez. Un nez estampillé Channel 5 mais qui travaille en réalité pour Eau Jeune. Et ça dans le film, on le voit pas vraiment. Et on se dit même que le chèque de 13 millions offert par les Chaussettes Rouges pour un poste de GM, il ne me mérite pas tant que ça.
    Bref, ça vaut pas un bon Field of dreams…

  2. Fishiguchi dit :

    J’ai pas avancé depuis hier… Le cas Zito est évoqué au chapitre 2 qui est centré sur le draft de lycéens (college, c’est bien le lycée et high school, la fac, n’est-ce pas ?)

    En fait, ce chapitre évoque le cas de 3 joueurs. Beane semblait être un fan de Nick Swisher mais comme ce gars a toutes les qualités (y compris celle -chère à Beane- de grappiller des walks et donc d’avoir un bon OBP, la stat reine aux yeux de Beane), il était sûr de se le faire piquer au draft.

    Il parle du coup de deux autres gars, inconnus des scouts, dont un « fat » catcher qu’il veut absolument drafter au mépris de ses scouts à qui il reproche de choisir des joueurs mannequins de marque de jeans et pas de bons frappeurs.

    La philosophie de Beane, c’est trouver des joueurs qui savent frapper car ça ne s’apprend pas contrairement à frapper fort qui peut se travailler. Giambi n’était (d’après le livre) pas un slugger dans sa jeunesse…

    L’exemple de Zito est là pour illustrer le fait que Zito fut en son temps un choix de Beane et pas du tout celui des scouts. Mais pour l’instant pas énormément plus de détails…

    ça me fait penser à notre baseball local : un gars qui cogne une balle à la clôture lors d’un BP d’entraînement et qui se retrouve frappeur 4 toute l’année.

    Le livre présente les scouts comme finalement pas si profonds que ça dans leur recherche : ils sont plus à l’affut de capacités physiques (les 5 tools) que de frappeurs qui ont l’œil…

    Il faut avouer que si le film peut être compréhensible pour un non-initié, le bouquin est à fond dans le baseball… Il reste tout de même assez lisible même s’il est en anglais (mais bon j’avoue, je ne lis pas vite… D’une certaine façon « You gotta have Wa » était moins hermétique).

    Beane préfère recruter des lycéens à des universitaires pour une raison toute bête : ils jouent beaucoup plus de matches et ont donc plus de stats ! Ni plus ni moins ! C’est mathématiquement plus représentatif !

    Franchement un sacré bouquin (avoir vu le film avant la lecture aide pas mal à la compréhension globale pour un non-anglophone comme moi).

  3. francovanslyke dit :

    Pour Zito, mais que dit ce fameux scout, Fishiguchi ? C’était effectivement une bonne option Ben Sheets : Ben Sheets qui lançait pour Milwaukee et qui a disparu un peu des écrans également !

  4. Fishiguchi dit :

    Je suis en train de lire Moneyball, le bouquin de Michael Lewis et le draft de Zito est évoqué dès le début du livre. Chapitre 2.

    « Remember Zito ? Everyone said we were nuts to take Zito with the ninth pick of the draft (…) because Barry Zito threw an 88-mph fastball. (the scouts) preferred a flamethrower named Ben Sheets. « Billy (Beane) made us take Zito, » Bogie (un scout) later confesses. »

    On apprend également au tout début du livre qu’à l’époque du draft de Billy Beane, il y avait 2 noms dans la short-list des Mets : lui et Darryl Strawberry.

    Pour ce que j’ai pu lire, le bouquin est carrément plus intéressant que le film. Et comme le film était déjà génial, je vous laisse vous faire votre propre conclusion…

  5. francovanslyke dit :

    Ah je vous l’avais prédit, 15 jours pour Toulouse ! Ca sortira en DVD (et en BLUE RAY pour Fish) début mai 2012.

  6. Beru dit :

    24000 entrées en 2ème semaine, c’est une baisse de 69%… Et gageons que la chute risque d’être aussi importante cette semaine car beaucoup de salles ont retiré le film de leurs écrans. (On me souffle dans l’oreillette que le film n’est déjè plus visible à Toulouse…)

    Note de Fish : Le film n’est plus visible à Toulouse mais il est encore programmé à Blagnac au moins jusqu’au mardi 6 décembre 2011… ça risque de ne pas durer par contre…

  7. Fishiguchi dit :

    Pour répondre à Yann qui évoque notamment le fait que le film n’aborde pas du tout la saison stellaire des 3 lanceurs partants des A’s menés par Zito.

    Je crois que c’est tout simplement parce qu’à l’époque racontée par le film, Beane se focalisait sur le remplacement de ses 3 stars et sur l’aspect attaque. D’après ce que j’ai pu lire en farfouillant vite fait, Beane a depuis changé son fusil d’épaule :

    « Beane commence à se concentrer sur le recrutement de joueurs au lycée, un groupe largement ignoré par la MLB lors de la draft, les considérant comme grossièrement sous-évalués.

    Lui et d’autres managers ont changé leur stratégie de recrutement en mettant l’accent sur les performances défensives des joueurs, des critères qui avaient été dévalués immédiatement après la « révolution Moneyball ».

    A titre d’exemple, les A’s terminent leur saison 2010 avec un ratio victoires/défaites de .500 et ratent les play-offs mais mènent la Ligue Majeure en moyenne défensive, accordant le plus petit nombre de points en Ligue américaine. »

    Tout semble affaire de brainstorming et de cherche du temps d’avance sur ses concurrents…

  8. Fishiguchi dit :

    Et bien j’ai vu Moneyball hier soir.
    Première « surprise », je m’attendais à avoir la salle de ciné pour moi tout seul et ce ne fut pas le cas : mon choix s’était porté sur une salle diffusant le film en VO, le sujet semblait bien obscur pour le non-initié et pourtant, un peu plus d’une 40aine de personnes étaient dans la salle (j’ai compté). J’étais assis devant un groupe de 5 potes d’un même club… de rugby qui ont malgré tout rigolé à certains moments pourtant typiquement baseball.

    Comme quoi, le message est peut-être plus universel qu’on pourrait l’imaginer. Il est vrai que le cinéma de « sport » est un genre devenu désuet et les sorties en salle sont devenues rares.

    J’avais quand même entendu sur RMC (radio estampillé sport) quelques spots publicitaires sur « Le Stratège » (pendant le « Moscato Show » émission multisport étiqueté rugby mais dont l’animateur a déjà souvent parlé de baseball US, ceci explique cela ?)

    Il y a aussi un gars qui s’est barré en cours de film (à un moment pourtant assez prenant, à savoir quand les A’s commencent à courir après leur streak historique).

    Bref, j’ai pris un énorme panard pendant cette séance.

    Le duo Pitt-Hill est assez magistral, le film fourmille de petits détails très parlant. Les personnages semblent « vrais » et j’ai particulièrement aimé ce côté « quête des joueurs underrated » et « philosophie de la 2ème chance » (la dialogue où Beane explique ce qu’il attend de Justice est tout à fait croustillant).

    Bref, à voir ! Peut-être le meilleur film de Baseball avec « Le Meilleur ». Je me prendrais sûrement le BluRay s’il est distribué chez nous (ou si ce n’est pas le cas, en import, en espérant des sous-titres Frenchies).

  9. Beru dit :

    77 846 entrées en 1ère semaine, cela ne fait même pas partie du top 10. Aux Etats-Unis, le film avait été en 2ème position du box-office pendant 2 semaines, tandis qu’au Japon, il est en 3ème position pour la 2ème semaine consécutive.

    On ne peut pas dire que Brad ait attiré les foules en France cette fois-ci…

  10. Fishiguchi dit :

    Faut que je me grouille d’aller le voir avant qu’il ne quitte les écrans Toulousains…
    Très belle analyse de nos 3 cinéphiles Honusiens en tout cas…