Keith Hernandez le Capitaine des Mets

Honus vous présente à travers la carte du mois un joueur de baseball d’une autre époque, Keith Hernandez, le capitaine des Mets des années 80.Keith Hernandez est une véritable icône du baseball des eighties ; avec ses moustaches, son gant et son swing, Keith a été un héros et le demeure encore aujourd’hui pour tous les fans des New York Mets.

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La carte Topps Big # 59 de 1990

Comparé aux standards actuels, Keith n’aurait pourtant rien d’une champion.  Il n’est pas le batteur le plus puissant, puisque en 17 saisons, son nombre de Home Runs est en moyenne de 13 par saison. Mais Keith a toujours été un frappeur de contact, puisque avec une moyenne en carrière de .296, Keith a été toujours là pour frapper quand il fallait.  Et surtout Keith a été une star, même une super star et ce en grande partie grâce à un mental hors catégorie.

Keith a toujours été un joueur de caractère. Suite à une dispute avec son coach, Il est triqué par ce dernier de high school lors de sa dernière saison et il ne jouera pas une seule manche, ce qui le fait signer par les Saint Louis Cardinals en 1971 à un rang très très lointain, 783ème… Ça part très mal.

Il démarre avec pas mal de difficultés au bâton, mais ses talents en défense le protègent d’un cut précoce. En 1974, il a le déclic au bâton avec les Tulsa Oilers (AAA) des Cardinals, et va finalement débuter sa carrière avec l’équipe première des Cardinals en août 1974 contre les San Francisco Giants à Candlestick Park. Les Cardinals croient en lui et parient sur son potentiel. Ils tradent alors Joe Torre pour lui faire de la place en première base.

En 1978, il progresse au bâton et en 1979, il explose tout sur son passage, signant une de ses meilleures saisons, (.344 de moyenne, 105 RBI, 111 Runs, 80 BB), à tel point qu’il est élu MVP de la National League (avec Willie Stargell des Pirates, seule fois dans l’histoire que deux joueurs n’ont pu être départagés et ont été élus co- MVP !).

Au delà des statistiques, Keith Hernandez est un dur à cuire, un joueur solide qui joue la carte de l’intimidation en défense comme la provocation au bâton. Keith Hernandez a toujours été un très bon défenseur en première base, et va remporter pas moins de 11 gant dorés successifs au poste de première base (1878-1988), record toujours en cours. Et surtout il a un mental de gagnant, comme son héros Mickey Mantle.

Il devient une des stars des Cardinals de Saint Louis, sous le très difficile règne du coach Whitey Herzog. Les Cardinals et leur équipe magnifique gagnent les World Series en 1982, mais Keith demeure un joueur des années 80 et connait les affres du succès. Il se plonge dans la cocaïne et s’avère un amoureux des soirées et des excès. Il sera d’ailleurs rattrapé par le scandale de Pittsburgh en 1985 (sur lequel on reviendra !). Herzog, en tout cas, le sent partir en couille et va peu à peu l’exclure de ses plans pour les Cardinals.

Considéré comme un pestiféré pour les Cardinals, Keith Hernandez est tradé pour les New York Mets en juin 1983, soit une équipe de seconde zone à l’époque, qui signe en 1983 une belle fiche de loser, finissant dernier de la poule (68 victoires-94 défaites).

Pour Keith, c’est une véritable exclusion de la MLB voire un bannissement de la vie de Major Leaguer. Keith Hernandez a pourtant la chance d’arriver au moment de l’éclosion d’une génération de jeunes joueurs très accrocheurs, la génération dorée des Mets avec deux phénomènes Dwight Gooden et Daryl Strawberry, le premier au pitching, le deuxième au bâton.

Dès 1984, avec leur nouveau coach Davey Johnson, les Mets vont sonner la charge et Keith Hernandez a pour ambition de démontrer à son ex-coach Herzog qu’il s’est bien trompé sur son sort. Les Mets affichent pour une fois une fiche gagnante (90-72) et finissent seconds derrière les Chicago Cubs (95-65). Hernandez cogne et se révèle le nouveau capitaine de la franchise (.311 et 94 RBI). Avec Gary Carter, il est le symbole des nouveau METS

Keith Hernandez redevient ainsi la star qu’il était aux Cardinals au sein des surprenants New York Mets. Auteur d’un record de 24 Game Winning RBI en 1985, (une statistique qui n’aura existé en MLB que de 1980 à 1988), il est un joueur solide sur lequel on peut compter pour gagner le match. Il participe bien entendu à la victoire des Mets en World Series 1986. Venus de nulle part, en deux saisons, les Mets remportent contre les Boston Red Sox des World Series incroyable après avoir été menés 3 victoires à 2.

Keith Hernandez aura redéfini la manière de jouer le poste de première base puisqu’il jouait à l’extérieur du terrain pour attendre les pick-offs du lanceur, et ce afin de taguer au plus rapide la jambe du coureur, ce qui est désormais interdit par les règles officielles du baseball. Doté d’une bras très puissant, il jouait plus à droite que la plupart des autres premières bases, permettant au seconde base de mieux couvrir sa base. Keith Hernandez détestait les bunts et faisait bien comprendre à ses adversaires que ce baseball "petits bras" n’était pas le vrai baseball.  

En 2006, il devient commentateur des Mets pour la chaine SportsNet New York. Constatant la présence d’une femme dans le dugout des San Diego Padres, il s’interroge en ces termes "Je ne dirai pas que la place d’une femme est dans sa cuisine mais certainement pas dans un dugout d’un terrain de baseball professionnel ("I won’t say that women belong in the kitchen, but they don’t belong in the dugout." ), avant de constater que la femme en question est une employée des Padres….

Véritable teigne, agressif dans tous les sens du terme sur un terrain et en dehors du terrain, Keith Hernandez est bien un joueur d’un autre temps.

Ses chances d’accéder au Hall of Fame sont aujourd’hui des plus réduites, Keith Hernandez étant un trés bon joueur mais pas forcément de ceux qui sont élus au Hall of fame, surtout en raison de tous les à-cotés du baseball, et notamment le scandale de la cocaïne de Pittsburgh. La drogue et le Hall of Fame ne font pas bon ménage. Mais pour tous les fans des Mets, avec son swing classieux et son attitude de guerrier, il est le symbole de la victoire et appartient pour sûr -et sans aucun débat -au Hall of fame .

Keith ce héros

 BHONUS :

Des videos   : Keith Hernandez et Gary Carter étaient les deux héros des Mets

 

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