Hall of Fame Japonais, Cuvée 2016

Ils sont 5 à avoir été intronisés au Hall of Fame cette année. Cela faisait 5 ans que l’on n’en avait pas vu autant. Dans la catégorie « Joueurs », Masaki Saito et Kimiyasu Kudoh ont été choisis. Dans la catégorie « Experts », Kihachi Enomoto a récolté juste le nombre de voix nécessaires. A ces 3 joueurs s’ajoutent, dans la catégorie « Spéciale », Takizo Matsumoto et Masatake Yamanaka.

Présentation de ces nouveaux éternels…

Catégorie « Joueurs ». Masaki Saito recueille 285 voix (84.6%) pour sa 9ème année d’éligibilité. Kimiyasu Kudoh en recueille 258 (76.6%), soit 5 de plus que le nécessaire. Il n’est que le 4ème joueur à être élu dès sa première année dans le ballot. Ses prédecesseurs ne sont pas des moindres : Victor Starffin (1960), Sadaharu Oh (1994) et Hideo Nomo (2014).

Voici les résultats complets pour cette catégorie.

      Votes %
  Masaki Saito 斎藤 雅樹 285 84.6
* Kimiyasu Kudoh 工藤 公康 258 76.6
  Tsutomu Itoh 伊東 勤 172 51.0
  Kazuyoshi Tatsunami 立浪 和義 171 50.7
  Yoshinori Sato 佐藤 義則 103 30.6
* Shingo Takatsu 高津 臣吾 99 29.4
  Tuffy Rhodes ローズ 96 28.5
  Masahiro Kawai 川相 昌弘 76 22.6
  Kazuhiro Kiyohara 清原 和博 76 22.6
  Masumi Kuwata 桑田 真澄 74 22.0
  Hiromichi Ishige 石毛 宏典 69 20.5
  Kenjiro Nomura 野村 謙二郎 65 19.3
  Genji Kaku 郭 源治 56 16.6
  Hiromi Matsunaga 松永 浩美 30 8.9
  Shinji Sasaoka 佐々岡 真司 26 7.7
* Kazumi Saito 斉藤 和巳 17 5.0
  Norihiro Akahoshi 赤星 憲広 15 4.5
* Akihiro Yano 矢野 燿大 9 2.7
* Koichi Hori 堀 幸一 6 1.8
* Makoto Kosaka 小坂 誠 4 1.2
* Keiichi Yabu 藪 恵壹 4 1.2
* Naoyuki Ohmura 大村 直之 2 0.6
* Arihito Muramatsu 村松 有人 1 0.3

Masaki Saito(斎藤 雅樹)

Masaki Saito est né en 1965 sur la région de Tokyo et grandit dans la préfecture voisine de Saitama. Sa rencontre avec le baseball viendra quand sa mère, remarquant des affiches mentionnant que l’équipe de Little League voisine recrute, décide de l’inscrire sans même le consulter. Le jeune Saito, alors âgé de 11 ans, va à contre-cœur aux tests de sélection, mais étant du type "Quand je fais quelque chose, je le fais à fond.", il passe ces tests sans difficulté, ayant une certaine habileté naturelle au long throw. Entré au lycée municipal de Kawaguchi, il commence à se faire connaître et, sous la houlette de l’entraîneur Kiyoshi Uchiyama (ancien lanceur des Osaka Tigers de 1948 à 1954), il atteint la finale du tournoi préfectural de Saitama en 1982, mais s’incline face au lycée Kumagaya sur le score de 3 à 1 (Highlights) et ne parvient donc pas à se qualifier pour le Koshien.

A sa sortie du lycée, il se fait drafter au repêchage du 1er tour par les Yomiuri Giants. Les Giants avaient auparavant choisi Daisuke Araki, une star du baseball lycéen extrêmement populaire mais qui n’a jamais réellement percé en professionnel. Mais les Swallows, qui avaient aussi désigné Araki comme leur 1er choix, remportent le tirage au sort et les Giants choisissent alors Saito.

Ayant une bonne batte et une bonne défense, les Giants songent à le convertir en joueur de champ. Mais, sur les conseils de Motoshi Fujita, l’entraîneur de l’époque, les Giants décident plutôt de le convertir en lanceur sidearm. En 1985, il est utilisé à parts égales en tant que starter (20 matchs) et releveur (21 matchs) et remportera 12 victoires pour 8 défaites. Jusqu’à la dernière journée, il est en course pour le titre de meilleur ERA mais, lors de son dernier match, il est opposé aux Tigers et à Randy Bass qui a à son compteur 54 Homeruns (le record de 55 HR était alors détenu par Oh, alors entraîneur des Giants). Dans une affaire tristement célèbre, il est forcé de ne pas envoyer un seul strike à Bass et de ne lui concéder que des BB. Saito concèdera finalement 4 runs en 5 manches 1/3 et ne décrochera pas ce titre individuel. (Il lui fallait 8 manches 1/3 sans concéder de run)

En 1989, Saito entre pour de bon dans la rotation des Giants et y deviendra une star. Cette année-là, il finira à 20 victoires pour 7 défaites et un ERA de 1.62 (Il empoche les titres de meilleur ERA, du plus grand nombre de victoires, du plus grand nombre de matchs complets, …) Mais surtout, dans la période s’étalant du 10 Mai au 15 Juillet, il réalise la performance de remporter 11 matchs complets consécutifs. Avec la raréfaction des matchs complets à notre époque, ce record risque de tenir encore pas mal de temps. Cette année-là, il remporte aussi son 1er trophée Sawamura, qui récompense le meilleur lanceur.

Durant ses 18 saisons avec les Giants, il remportera 2 autres trophées Sawamura (Il est l’un des 4 joueurs à avoir remporté 3 fois cette récompense). Il sera 5 fois dans le Best 9 (ce qui marque le record pour un lanceur en Central League) et 4 fois Golden Glove. Il finira sa carrière avec 180 victoires pour 96 défaites. Sa fin de carrière est marquée par les blessures et il ne parviendra pas aux 200 victoires. Durant la cérémonie du Hall of Fame, Tsuneo Horiuchi, l’entraîneur des Giants pendant environ la moitié de la carrière de Saito, s’est excusé de l’avoir trop utilisé ce qui lui a empêché d’atteindre les 200 victoires.

Après quelques passages en tant que coach de l’équipe 1 des Giants, Saito a été désigné comme l’entraîneur de l’équipe 2 pour la saison 2016.

Kimiyasu Kudoh(工藤 公康)

Kimiyasu Kudoh est né en 1963 dans la préfecture de Aichi. Au lycée, il forme une batterie avec Yamamoto Koji et, au 2ème tour du 63ème tournoi national du Koshien, il devient le 18ème lanceur à lancer un no-hit no-run. A la draft qui suit, il sera choisi au 6ème tour par les Seibu Lions. L’image de Kudoh sera désormais indéniablement liée à celle de l’âge d’or des Seibu Lions. Ces derniers remporteront en effet 11 titres de Champions dans la période de 13 ans allant de 1982 à 1994, ce qui est exactement la période pendant laquelle Kudoh a joué pour les Lions.

Limité essentiellement à un rôle de releveur ses 3 premières années, Kudoh passera une partie de la saison 1984 à jouer pour les San Jose Bees en California League (Classe A). En 1985, Kudoh deviendra starter et le gaucher remportera son 1er titre individuel avec un ERA de 2.76. Il enregistrera 8 victoires pour seulement 3 défaites. L’année suivante, Kudoh remporte 11 victoires en saison régulière et est nommé MVP des Nippon Series. L’année 1987 est encore meilleure puisqu’il remporte 15 victoires avec un titre de meilleur ERA (2.41) et remporte une fois de plus le titre de MVP des Nippon Series.

1988 voit une autre saison avec un nombre de victoires à 2 chiffres (10 victoires), mais 1989 sera la 1ère fois que Kudoh aura plus de défaites que de victoires (4-8). Il reviendra à 9-2 la saison suivante, mais, rongé par les blessures, il ne parviendra pas à lancer 100 innings pour la 1ère fois. Pour ses 4 dernières saisons avec les Lions, Kudoh restera en forme, enregistrant respectivement 16, 11, 15 et 11 victoires.

Kudoh est en fin de contrat avec les Lions et, en compagnie de Koji Akiyama et de Hiromichi Ishige, il quitte les Lions pour les Fukuoka Daiei Hawks. Les Hawks de cette époque sont des habitués du bas de tableau. Ils n’ont en effet pas fini dans les 3 premières places depuis 1977. L’arrivée de Kudoh coincide aussi avec l’arrivée du légendaire Sadaharu Oh aux commandes des Hawks. Sous sa houlette, les Hawks progressent d’année en année jusqu’à remporter le titre de Champions en 1999. Kudoh remporte cette année-là son 4ème et dernier titre de meilleur ERA (2.38) Les Hawks ont essayé de resigner le gaucher, mais celui-ci a préféré signer pour les Yomiuri Giants.

De 2000 à 2006, Kudoh réalise des performances honorables, et les Giants remportent le titre en 2000 et 2002. Mais on sent que la star d’autrefois a ses beaux jours derrière lui et que le déclin a commencé. Non resigné par les Giants, il ira jouer 3 ans chez les Baystars avec des résultats assez moyens. Il finira finalement sa carrière là où tout a commencé, chez les Seibu Lions en 2010.

Kudoh est l’un des lanceurs les plus prolifiques du Japon, remportant 14 titres de Champions de Ligue et 11 titres de Champions du Japon. Avec une carrière de 29 saisons, il aura longuement duré dans un pays où les lanceurs ont l’habitude d’être utilisés jusqu’à épuisement. Il finit sa carrière avec une fiche de 224 victoires pour 142 défaites et 2859 strikeouts.

En 2015, Kudoh succède à Koji Akiyama au poste d’entraîneur des Softbank Hawks et remporte sans difficulté le titre de Champions du Japon dès sa première année.

Catégorie « Experts ». Il fallait 83 voix pour être élu dans cette catégorie. C’est exactement le nombre de voix qu’a obtenu Kihachi Enomoto pour enfin entrer au panthéon des joueurs de baseball. Avec 2314 hits en carrière, on ne peut que s’étonner qu’il n’ait pas été sélectionné plus tôt.

Voici les résultats complets pour cette catégorie.

      Votes %
  Kihachi Enomoto 榎本 喜八 83 75.5
  Masaji Hiramatsu 平松 政次 70 63.6
  Senichi Hoshino 星野 仙一 69 62.7
  Hiroshi Gondoh 権藤 博 63 57.3
  Randy Bass バース 40 36.4
  Keiji Osawa 大沢 啓二 39 35.5
  Koichi Tabuchi 田淵 幸一 27 24.5
  Masayuki Dobashi 土橋 正幸 27 24.5
  Tokuji Nagaike 長池 徳士 26 23.6
* Akinobu Okada 岡田 彰布 10 9.1
* Takao Ise 伊勢 孝夫 2 1.8
* Akio Saito 斉藤 明夫 2 1.8
* Takashi Yamaguchi 山口 高志 2 1.8

Kihachi Enomoto(榎本 喜八)

Kihachi Enomoto voit le jour en 1936. Alors qu’il n’a que 5 ans, la Guerre du Pacifique éclate. Sa mère décède de maladie le jour de l’évacuation des civils et son père embarque bientôt pour le front et n’y reviendra pas avant longtemps, ayant été fait prisonnier de guerre en Russie. Même après la capitulation du Japon, il ne sera pas libéréré avant de longues années. En compagnie de l’un de ses jeunes frères, il est alors recueilli par sa grand-mère, chez qui il passera son enfance dans la plus grande pauvreté. Des champignons poussent dans les tatamis. Au plafond de sa chambre, des trous laissent passer la pluie et il n’est pas rare qu’Enomoto se réveille avec un parapluie au dessus de la tête.

Sa première rencontre avec le baseball viendra en Mars 1943 quand la grande sœur de l’un de ses amis l’emmène voir un match au Korakuen Stadium où le Yamato Baseball Club affronte les Giants. Du haut de ses 6 ans, le jeune Enomoto est impressionné par les joueurs tels que Go Shosei, Aota Noboru chez les Giants ou encore Hisanori Karita du côté de Yamato. De retour chez sa grand-mère, les jours de faim et de froid se succèdent et Enonoto commence à voir dans le baseball un moyen de se sortir de sa condition et, plus tard, de pouvoir offrir à sa grand-mère un foyer chaleureux.

En 1952, il entre au lycée de Waseda Jitsugyo, le même lycée où entrera Sadaharu Oh 4 ans plus tard. Ils sont 80 nouveaux joueurs à s’inscrire au club de baseball cette année là. 3 ans plus tard, à leur sortie du lycée, ils ne seront plus que 7, les autres n’ayant pu endurer les entraînements rigoureux qui sont de coutume dans les grosses équipes de baseball lycéen.

Enomoto se distingue rapidement comme batteur de puissance et, dès le tournoi de printemps de sa 2ème année, on lui confie le rôle de 4ème batteur. L’année suivante, au tournoi national de printemps, il sera cette fois 3ème batteur. Mais Waseda s’incline en quart de finale. Dans cette défaite, Enomoto termine à 0 pour 4. Il apparaît clair que sous la pression et lors des situations cruciales avec coureurs sur base, Enomoto n’arrive pas à remplir son rôle de cleanup. Déjà en 2ème année, il avait fini à 0 pour 4 le match perdu par son équipe. Waseda décide alors de changer de tactique. Bien que frappeur de la longue balle, et sans toutefois changer son style, Enomoto sera désormais le leadoff de son équipe. La stratégie sera désormais d’envoyer Enomoto sur base et de le faire rentrer au marbre avec les batteurs suivants. Cette nouvelle stratégie portera ses fruits puisque Waseda parvient à se qualifier pour le prestigieux tournoi national d’été du Koshien. Le journal Maininchi Shimbun déclare qu’Enomoto est l’un des joueurs à suivre dans ce tournoi. Waseda perdra finalement en quart de finale, mais cela marquera leur meilleure performance jusque là dans le tournoi d’été après-guerre.

Enomoto avait une réputation de joueur peu orthodoxe et il n’intéresse pas les équipes professionnelles. A une époque où la draft n’avait pas encore été mise en place et où chaque équipe était libre de choisir ses joueurs comme elle le voulait, aucune équipe ne contacte Enomoto. Il se dirige alors vers son aîné de Waseda, Hiroshi Arakawa. Alors qu’Enomoto n’était qu’en 1ère année à Waseda, il avait discuté avec Arakawa qui était encore en 3ème année et dont l’entrée chez les Mainichi Orions avait déjà été décidée. Enomoto, déjà intéressé par le baseball professionnel, lui avait alors demandé de le faire entrer chez les Orions. Arakawa, sans doute pour se débarasser de lui, lui avait alors dit que si, pendant les 3 années à venir, il se levait à 5 heures et faisait 500 swings avant de se rendre en cours, il ferait quelque chose pour lui.

Enomoto prend cette parole en l’air au pied de la lettre et, jour après jour, il se lève aux aurores et fera ses 500 swings. Le soir, après les durs entraînements de Waseda, une fois de retour chez lui, pretextant ne pas arriver à dormir, il fera encore 500 autres swings. A l’automne de sa 3ème année, Enomoto se rend au domicile d’Arakawa et, tout en s’agenouillant, il lui dit que comme promis, il a fait ses 500 swings chaque matin et il l’implore de remplir sa part du contrat et de le faire entrer chez les Orions. Arakawa ne peut que s’incliner devant une telle ténacité et il parvient à le faire participer à un test d’entrée chez les Orions. Après seulement quelques swings, le player-manager d’alors, Kaoru Betto, est conquis. "C’est impressionnant de voir un tel swing chez un joueur encore au lycée. Il n’y a rien à changer." declarera-t-il à la suite de ce test. L’entrée chez les Orions est conclue et Enomoto se verra remettre le numéro 3.

Après de bons résultats en matchs de présaison, Enomoto sera 5ème frappeur dans le lineup des Orions pour le match d’ouverture de la saison 1955. Malgré être sans hit durant ses 3 premiers at-bats, pour son 4ème passage, le lanceur adverse lui donnera un But sur Balles Intentionnel. Celui qui a commandé ce BBI savait ce qu’il faisait : Enomoto finira la saison à .298 de moyenne (en manque d’un seul hit pour atteindre la barre des .300), et se classera dans le top 10 en average, homeruns et RBI. Il sera élu Rookie of the Year.

En 1960, il remporte son premier titre individuel, finissant leader avec .344 de moyenne. Il sera d’ailleurs l’un des principaux artisans au titre de Champions de Pacific League, mais s’inclinera 4-0 en Nippon Series, perdant chaque match du strict minimum (1-0, 3-2 (malgré un 2-runs HR d’Enomoto), 6-5 et 1-0). Il remportera un autre titre de Champions en 1970 mais s’inclinera une nouvelle fois lors des Nippon Series.

Au terme de sa carrière de 18 ans, dont 17 chez les Orions avant de finir chez les Lions en 1972, il aura accumulé des statistiques remarquables : 2222 matchs, 2314 hits, 979 RBI, 246 homeruns et une moyenne en carrière de .298. 12 fois sélectionné pour le All Star Game, il sera aussi 9 fois dans le Best 9 et possède le record de la Pacific League de la meilleure défense en 1ère base : il finit la saison 1968 avec un taux de réussite de .999. 2 fois leader en moyenne (1960, 66), il finira 4 fois avec le plus grand nombre de hits (1960-62, 66). Il est aussi le plus jeune joueur à atteindre les barres des 1000 et 2000 hits.

Bien qu’ayant atteint la barre des 2000 hits, il ne participera à aucune activité du Meikyukai. Personnage assez introverti, il ne sera pas forcément très apprécié des autres joueurs ou des journalistes, ce qui peut expliquer qu’il ait mis autant de temps avant d’enfin être intronisé au Hall of Fame. Enomoto est décédé d’un cancer du colon en 2012 à l’âge de 75 ans.

Catégorie « Spéciale ». Dans cette catégorie, seule une poignée de votants décide du sort de personnes souvent peu connues du grand public. C’est souvent ici que les plus belles histoires sont contées, permettant aux hommes de l’ombre du baseball de sortir de leur anonymat. Cette année, 2 personnes ont été élues : Takizo "Frank" Matsumoto et Masatake Yamanaka.

Voici les résultats complets pour cette catégorie.

      Votes %
  Takizo "Frank" Matsumoto 松本 滝蔵 13 92.9
  Masatake Yamanaka 山中 正竹 12 85.7
  Masao Taki 瀧 正男 6 42.9
  Haruo Wakimura 脇村 春夫 3 21.4
* Hiroshi Goshi 郷司 裕 3 21.4
  Isao Okada 岡田 功 2 14.3
* Mirei Suzuki 鈴木 美嶺 1 7.1
  Tomoichi Tanimura 谷村 友一 1 7.1
* Toru Matsubara 松原 徹 1 7.1
  Kiyoshi Sugiura 杉浦 清 0 0.0

Takizo "Frank" Matsumoto(松本 瀧藏)

Takizo Matsumoto est né le 20 mars 1901 à Hiroshima. Vers l’âge de 2-3 ans, sa famille déménage aux US et il sera élevé à Fresno, Californie. Son père décèdera peu après et, après le remariage de sa mère, il prendra le nom de Frank Narushima.

En 1919, il fonde le Fresno Athletic Club qui deviendra l’une des meilleures équipes Nikkei (Joueurs d’origine japonaise) de la côte Ouest. En 1920, il fera la rencontre de Kenichi Zenimura qui vient de débarquer d’Hawaii. Les deux hommes se lieront d’amitié pour la vie. Cette relation leur permettra de servir d’ambassadeurs à de nombreuses tournées entre le Japon et les US.

En 1922, il décide de se rendre au Japon pour apprendre sa langue maternelle. 2 ans plus tard, il parle suffisamment le japonais pour entrer à l’université Meiji. En 1929, il participe à la tournée mondiale de l’équipe de l’université en tant que manager. Diplômé de l’université, il y travaillera désormais en tant que professeur de 1932 jusqu’à son décès en 1958.

En 1931, durant la tournée US au Japon, Matsumoto servira de traducteur et on peut le voir aux côtés de Lou Gehrig sur cette photo. Après la guerre, il est élu au parlement. Parlant couramment anglais, il est en charge des négociations avec le GHQ (General Headquarter, le Commandement Suprême des Forces Alliées). A ce titre, il est à l’origine du retour du baseball et du tournoi national lycéen de printemps qui se déroule au Koshien, le stade ayant jusque là été réquisitionné par l’armée.

En 1949, il collabore à la venue des San Francisco Seals de Lefty O’Doul, marquant là la première fois qu’une équipe professionnelle de baseball US vienne au Japon après la guerre. Matsumoto sera aussi conseiller pour la JABA, l’Association de Baseball Amateur Japonais, dès son institution en 1949. Il décède en Novembre 1958.

Matsumoto était aussi très impliqué dans le football américain au Japon et serait celui qui aurait introduit ce sport au Japon. Il a d’ailleurs été intronisé au Temple de la Renommée du Football Americain au Japon dès 2004.

Masatake Yamanaka(山中 正竹)

Masatake Yamanaka est né le 24 Avril 1947 à Oita. En 1965, il rentre à l’université de Hosei, qui fait partie du Tokyo Big 6. Le Tokyo Big 6 est le tournoi de baseball universitaire le plus réputé. Il regroupe 6 des plus prestigieuses universités de Tokyo : Waseda, Keio, Meiji, Hosei, Rikkyo et Tokyo. Cette ligue a été créée en 1925 et, jusqu’à l’avènement de l’ère professionnelle à partir de 1936, elle était considérée comme le théatre du plus haut niveau du baseball japonais et de nombreux Hall of Famers sont passés par cette étape. Ne citons parmi eux que Shigeo Nagashima, Suguru Egawa ou encore Yoshinobu Takahashi. Cette ligue se compose de 2 saisons par an. Chaque équipe rencontre chaque autre équipe et la première équipe à 2 victoires remporte la rencontre. Une équipe ne peut donc remporter au maximum que 80 victoires sur une période de 4 ans (la durée de l’université au Japon).

Yamanaka entre donc à l’université de Hosei et sera l’ace de l’équipe dès sa première année. Parmi ses coéquipiers, certains auront une belle carrière professionnelle devant eux : le catcher Koichi Tabuchi, le champ extérieur Koji Yamamoto ou encore le 3ème base Masaru Tomita. Sur un maximum possible de 80 victoires, Yamanaka en remporte 48 pour seulement 13 défaites. C’est le record de la ligue qui est toujours d’actualité. 8 ans après lui, Egawa était en passe de le dépasser, mais il n’a pu faire mieux que de s’arrêter à une longueur, finissant à 47 victoires pour 12 défaites.

Malgré sa fiche de 48 victoire et 13 défaites, un ERA de 1.86 et 3 titres de champion, Yamanaka n’intéresse pas les équipes professionnelles, la faute à sa taille de seulement 1m68. La draft de 1969 se termine donc sans que son nom soit appelé et Yamanaka se dirige alors vers les ligues industrielles et entre dans l’équipe de Sumitomo Kinzoku (Sumitomo Metal).

De 1970 jusqu’à sa retraite en 1976, il se qualifiera chaque année pour le tournoi Intercity, le tournoi le plus populaires des ligues industrielles. Dès sa 1ère année en 1970, il lancera 4 matchs du tournoi Intercity, avant de s’incliner en demi-finale. En 1971, il contribuera grandement à la victoire de son équipe, gagnant les 4 premiers matchs avant de passer la main pour la finale remportée 6 à 2.

A partir de 1981, il retrouve l’équipe de Sumimoto Kinzoku, mais cette fois en tant qu’entraîneur. Dès 1982, il remporte le tournoi Intercity. En 1983 et 1984, il remporte coup sur coup le "Japan Amateur Baseball Championship", le 2ème tournoi le plus important des ligues industrielles. Il quittera ses fonctions après la saison 1984.

Il deviendra coach de l’équipe nationale pour les Jeux Olympiques de Séoul en 1988, puis entraîneur pour ceux de Barcelone en 1992, remportant respectivement les médailles d’argent et de bronze.

De 1994 à 2002, il deviendra l’entraîneur de l’université qui l’a fait connaître, l’université de Hosei, menant ses joueurs à 7 titres de champions durant cette période. Après son départ en 2002, il reste très impliqué dans le baseball professionnel et amateur, servant tour à tour dans divers comités aussi variés que Hosei, la draft, la WBC et bien d’autres encore.

 

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