Et toi tu frappes combien ?

Honus reprend une pensée de Brian Ross et se pose aussi la question, pardon je voulais dire La Question  et pas la question, car convenons en ce n’est pas la même chose, faudrait pas se retrouver à faire un mélange de priorités parce qu’après on se plante et on est bien em(merdé)bêté et on ne sait plus où se mettre du tout…

Alors que si on pose La Question on ne craint plus rien des soirées de l’ambassadeur, la société vous sourit et le monde s’ouvre devant vous, vous faîtes des envieux, les femmes s’évanouissent à votre vue, euh bon je m’égare, je m’égare… Je m’égare.

La Question (il ne s’agit pas d’une technique d’interrogatoire) mais plutôt d’une réflexion sur le devenir du Baseball et de ses acteurs : les joueurs professionnels.

Où est le prochain Ted Williams, celui qui sera capable de frapper pour une moyenne de .400 en saison régulière, voire plus, mais où est donc cette perle ?

Le connaissez-vous ?

Parce que moi (La Huppe) j’avoue que je ne le connais pas. Comme le dit Brian Ross, le Baseball pro a, depuis près de 40 saisons, laissé tomber le jeu intuitif pour  la science, le marketing… (Pourquoi donc pensez-vous que les Padres et les Rays ont laissé de côté leurs couleurs originales au profit du bleu ? Surement plus vendeur)

Ce changement pour la normalité, même si c’est un bien grand mot, est un échec !

Oui Monsieur un échec !

Car si Ty Cobb, Napoleon Lajoie, Ted Williams ont frappé, en leur temps, pour ou plus de .400 de moyenne, il n’y en a jamais eu sous l’ère des agents libres ou des stéroïdes…

Tony Gwynn s’en est approché en 1994 avec une moyenne de .394, just short Tony ! Ce qui ne lui enlève pas son immense talent et la somme de travail technique à la batte.

Dans le même sens on peut nommer de grands lanceurs (*) Lefty Grove, Tom Seaver, Walter Johnson, Smokey Joe Williams, Satchel Paige, Cy Young, Nolan Ryan. En ce qui concerne la « roquette » dit Roger le pétard c’était moi mais vous comprenez avec ma femme on a un peu dérapé… on est plus trop sûr qu’il appartienne au Temple (c’est une opinion) Pedro Martinez, Gregg Maddux et la rotation des Braves d’Atlanta ont marqué les esprits au plus fort de leurs carrières, mais voilà aucun des ces derniers ne peut soutenir la comparaison avec des lanceurs (*) qui évoluaient à une époque de sacrifices, de dur travail et moins lors d’une époque où les statistiques et la science (on se demande laquelle) faisaient, ont fait le beau temps et la norme dans le Baseball majeur… Mais quel malheur, mais quel malheur. Roy Hobbs revient !

Bien entendu, les programmes d’entraînements, les régimes diététiques ont fait du bien mais n’ont pas encore réussi à faire éclore un frappeur de .400 de moyenne.

Ainsi chez Honus, nous sommes d’accord pour dire qu’il n’y a personne comme Paige, lui  pouvait lancer  de 2 à 3 matches par jour, ou comme Williams à notre époque normalisée… Et c’est bien dommage ! A qui la faute ? Aux joueurs, à l’encadrement , au management, aux médias, au roi dollar, aux fans ?

Il y a bien sûr, au jour d’aujourd’hui, des frappeurs qui « voient très bien la balle » et des lanceurs qui peuvent « placer » la balle avec une précision impressionnante. Cependant les pétro-dollars jaillissent des puits et cet argent qui devrait être une récompense pour ce qui a été accompli, est au final distribué avec une telle facilité à de jeunes joueurs en prévision de ce qu’ils pourraient, le cas échéant, accomplir…  Madame Irma, je vous dit que le signe pour 1 million de billet vert si vous me dites qu’il sera un grand joueur !

Certes des prouesses sont accomplies chaque journée de championnat et un record tombe de temps à autre, c’est vrai (par exemple : Derek Jeter ; Ichiro) mais quand on voit à quel point des records ont été souillés par Bonds, Sosa, Mc Gwire, on se demande à quel point le mot record a un sens… Ichiro, Mauer et cie ont la lourde tâche de faire oublier toute une politique, une période…

Bonds, considéré comme l’un des joueurs les plus talentueux à son époque ne s’est pris au jeux, si l’on peu dire, qu’à partir du moment où des joueurs bien moins talentueux ont frappé dans tous les sens…

Il suffit de prendre l’exemple de A. Rod se transformant en A. Roid alors qu’avec son talent il n’en a pas besoin, mais la pression de juteux contrats, la pression des médias et celle de l’establishment auront (à ce moment de l’Histoire du Baseball majeur en tout cas) eu raison de son talent…

A l’inverse des jeunes joueurs qui grandissent dans des franchises d’élevage aujourd’hui (c’est sévère mais nécessaire au contraste) des joueurs comme Hank Aaron, Mays, Mc Covey ou Campanella sont arrivés dans le « Baseball Majeur » après un séjour en Negro league et avec une envie, un besoin vital de prouver aux yeux de ces soit disant « gentlemen » que la discrimination n’était qu’une honte, une connerie imbécile ! Ils ont prouvé ! Qui aujourd’hui pourrait attraper ses « fly » à la manière d’un Willie Mays, de façon aussi intuitive, sans risquer qu’on lui tombe sur le dos, qui ?

Désormais les joueurs sont couvés, protégés, ce sont des investissements et il faut que cela rapporte. On peut le concevoir mais quelle est la part du sport dans tout ça ? De temps à autre on peut voir un joueur avec l’agressivité d’un Pepper Martin (enfin je dit ça pour y croire) mais voilà il faut protéger  les millions de dollars investis, la blessure n’étant pas une option (World Baseball Classic je crie ton « nom » !)

Le jeu peut paraître gras, mou et lent par moment et  « sembler se retenir dans l’engagement ».

Pour preuve, un Ty Cobb « slidant » les deux pieds devant en première bas aujourd’hui ? Impensable. Un Pete Rose « boxant » le receveur lors d’un vol de marbre ? Impensable, ils seraient certainement mis à l’amende. Le jeu (et le sport en général) s’est policé pour le meilleur et pour le pire.

Ted Williams reviendra-t-il un jour pour frapper pour .400 ?  Sortira-t-il du champ de maïs quand nous en aurons besoin ?

Un rookie reste-t-il longtemps mort de faim ou devient-il vite une pâle copie de son juteux contrat MLB ? L’argent aura-t-il raison de l’audace, des records, du .400 de moyenne ?

Ted Williams, revenant de la guerre de Corée en 1953, frappait pour 400 de moyenne quand les Red Sox décidèrent de le laisser sur le banc afin de préserver cette « marque »… Ted, je me permets, refusa de laisser ses fesses de champions refroidir alors que son amour du jeu (j’extrapole) était aussi grand et finit par convaincre les chaussettes rouges que sa place était « on the field ! ». Il finira la saison (courte) avec une moyenne  au bâton de .407. Champion Ted !

Alors qui ? Qui pour relever le défi ? De Joe, de Ted, de Satchel, de Denny Mc Lain ? Qui ?! Chez Honus on veut y croire, comme les fans des Red Sox y ont cru et comme les fans des Cubs y croient encore. Le pognon ne peut pas avoir étouffé toutes les envies (vous avez dit Hanvi ?!)

Finalement La Question en appelle tant d’autres…tant qu’on a l’ivresse…

 

5 commentaires à “Et toi tu frappes combien ?”

  1. Fishiguchi dit :

    Sachez que le sieur a été scouté toute la saison 2009 par des franchises MLB… Je n’en ai pas plus à vous dire pour le moment…

    Chaque chose en son temps…

  2. LaHuppe dit :

    A Monsieur Fishiguchi : Prochainement Aoki ? Pourriez-vous en dire plus ? Peut-être en parlerez-vous dans votre bar ? Vous savez des choses et on vous empêche de parler ? Mon Dieu que de questions angoissantes !

    Ichiro pourquoi pas… attendons de voir s’il va s’entraîner en cycliste « zebra » en 2010 avant de se prononcer car tout de même il y a des choses qui plombent une saison et le mauvais goût en est une.

  3. Fishiguchi dit :

    Je dis I-ch-iro et prochainement, A-o-ki !

  4. francovanslyke dit :

    n’oublions pas que les 70’s et 80’s ont produit des joueurs qui ont eu l’étoffe, comme Rod Carew, George Brett qui s’est le plus rapproché des .400 lors de sa saison 1980. Il faut un retour de la gagne finalement dans un jeu trop policé également à mon goût. La moindre beanball tentée (épisode LA / BREWERS en août) aujourd’hui et c’est le grand cri de tous les fans choqués par tant d’inconscience… mais il peut être gravement blessé s’il était touché ! ce lanceur devrait être interdit de matchs. Et si et si… rappelons que les joueurs des negro League ne portaient pas de casques, et les lanceurs lançaient couramment « trés intérieur ». Des frappeurs flippés par des lanceurs de relève dingos, ça c’était bon ! Il n’y a plus de peur sur un terrain, plus de stress, plus de suspens, plus le feu, hormis quelquefois dans les world series ou surtout lors de ces fameuses WBC ! Alors je dis que Joe Mauer aujourd’hui a l’étoffe… mais qui d’autre pour l’accompagner ?

  5. guillaume84 dit :

    malheureusement, tous les sports connaissent cette médiocrité du jeu au profit du policé et de l’argent… auront nous un jour un Nouveau Willis Reed, revenant sur le terrain lors des finals 73 entre Knicks et Lakers (je crois ou 70) avec une terrible blessure au genou pour défendre sur Chamberlain, puis gagner le titre collectif et la récompense suprême individuelle (mvp des finals) ? Auront nous un jour un nouveau Maurice Richard au hockey ? ou encore un nouveau Gordie Howe au Red Wings ? … .

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