Entretien avec Mika Konishi
Honus accueille un nouvel auteur parmi les siens, et c’est Karine, fan des Hanshin Tigers et de baseball japonais qui nous rejoint dans notre petite entreprise. Félicitations et…. bon courage. Aujourd’hui un entretien exclusif avec Mika Konishi, lanceuse de baseball pro au Japon !
Mika Konishi est l’une des meilleures joueuses – et l’une des plus populaires – de la GPBL, la ligue japonaise de baseball féminin professionnel. Elle fait ses débuts en tant que lanceuse pour les Hyōgo Swing Smileys, avec qui elle remporte deux fois de suite le championnat en 2010 et 2011. En 2012, elle rejoint les Osaka Brabee Honeys, une nouvelle équipe venue s’ajouter aux deux formations déjà en place (les Hyōgo Swing Smileys et les Kyoto Asto Dreams). Malgré un début de saison compliqué, Mika et les Honeys terminent championnes de la deuxième partie de la saison (la saison de la GPBL est divisée en deux parties, à l’instar de la NPB lors de ses débuts). Après seulement trois ans de carrière professionnelle, Mika possède déjà un palmarès bien chargé. En 2010 : Meilleure lanceuse (meilleure ERA, plus grand nombre de victoires et de strikeouts), ainsi que première du classement par vol de bases. En 2011 : MVP, à nouveau première du classement par victoires et par nombre de strikeouts, et elle fait partie du Best 9. En 2012, elle réitère ses exploits et termine la saison avec la meilleure ERA et le plus grand nombre de victoires. Enfin, cette année elle a été sélectionnée en équipe nationale pour jouer la Coupe du Monde de Baseball Féminin à Edmonton au Canada, remportée par le Japon pour la troisième fois. Elle a accepté de répondre à nos questions, et de nous livrer sa vision sur le baseball féminin au Japon et dans le monde.
Comment avez-vous commencé le baseball ?
J’ai été influencée par mon frère aîné.
Quel a été votre parcours jusqu’à devenir professionnelle ?
J’ai d’abord joué dans l’équipe de softball-baseball de mon école primaire. Au collège, j’ai fait de l’athlétisme mais je participais aux entrainements d’un club de baseball masculin, les Kyoto Braves. Ensuite, au lycée j’ai fait partie du club de softball, ainsi qu’à l’université. Ensuite, j’ai rejoint une équipe de baseball féminin (balle dure), Osaka Bless. Lorsque la GPBL a été créée, j’ai joué avec les Hyōgo Swing Smileys en 2010 et 2011. Je joue avec les Osaka Brabee Honeys depuis cette année.
Vous dites que vous avez joué au softball au lycée et à l’université…
Je voulais jouer au baseball, mais n’ayant pas d’endroit où pratiquer mon sport, j’ai rejoint le club de softball.
Pour avoir joué à ces deux sports, quelles différences avez-vous constatées ?
Au softball, la distance entre les bases étant plus courte, tout peut aller très vite. L’accent est mis sur la vitesse.
Au baseball on retrouve également cette sensation de rapidité, mais il y a aussi des moments d’accalmie. Je pense que grâce à cela on peut avoir des phases de jeu plus approfondies.
Pour quelles raisons préférez-vous le baseball ?
Je voulais jouer à un niveau plus élevé, perfectionner toutes ces actions que sont frapper, courir, défendre, lancer…
Quelle a été votre première pensée lorsque la GPBL a été créée, et que vous êtes devenue l’une de ses premières joueuses ?
Je voulais tellement jouer au baseball, que ce qui m’a le plus réjouie c’est de pouvoir poursuivre cette discipline.
À quoi ressemble le quotidien d’une joueuse de baseball professionnel au Japon ?
Tous les matins, nous avons entrainement jusqu’à midi. Le soir, nous assistons à des cours dans un centre de formation professionnelle (NDT : Toutes les joueuses de la GPBL ont l’obligation d’étudier pour poursuivre une carrière après s’être retirées du baseball). Même pendant la journée de repos hebdomadaire, je me rends au gymnase.
Votre équipe, les Osaka Brabee Honeys, n’existe que depuis cette année. En première partie de saison, vous étiez troisièmes sur trois, puis vous avez remporté la deuxième partie du championnat. Quelles ont été vos difficultés au début, et comment les avez-vous surmontées ?
Il faut du temps pour que les joueuses, le coach et le manager trouvent une unité au sein d’une équipe. Donc, la première partie de la saison a été consacrée à la construction de notre groupe. Au cours des matchs, nous nous sommes focalisés sur ce qu’il nous fallait pour remporter la deuxième partie du championnat, et notamment combler nos faiblesses défensives. Je crois que c’est ce qui a conduit à nos bons résultats.
Vous avez été meilleure lanceuse en 2010 et 2012, et MVP en 2011. Quel est votre objectif pour la saison prochaine ?
Je veux faire en sorte d’être toujours première au classement par nombre de victoires.
Vous avez participé deux fois à la Coupe du Monde de Baseball Féminin organisée par l’IBAF, en 2008 et 2012, en tant que lanceuse pour la sélection japonaise (le Japon est triple vainqueur, de 2008 à 2012). Comment avez-vous vécu cette expérience ?
J’ai eu l’occasion de voir comment se pratiquait le baseball dans différents pays, et j’ai pu découvrir qu’il existait différentes façons de jouer, mais aussi différentes manières d’apprécier ce sport. En outre, j’ai pu me rendre compte que la principale différence entre tous ces pays était la puissance. Je me suis dit que pour continuer de jouer à un niveau aussi élevé, je devais me renforcer davantage physiquement.
Que pensez-vous du niveau du baseball féminin dans le monde ?
Je pense qu’il y a beaucoup d’aspects qui peuvent être améliorés, y compris au Japon. Mais je pense également que c’est un sport en pleine évolution, et il y a de plus en plus de joueuses à travers le monde.
Malgré le fait que le baseball soit le sport numéro un au Japon, j’ai cru comprendre que la Coupe du Monde Féminine n’avait pas eu énormément de retombées médiatiques dans votre pays. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
Un grand nombre de personnes partagent cet avis. Je pense que pour augmenter la visibilité du baseball féminin il est nécessaire de profiter de l’impact qu’ont les média. C’est aux joueuses, à commencer par nous qui sommes professionnelles, ainsi qu’aux membres de l’encadrement de faire des efforts en ce sens.
Est-il difficile pour la GPBL de se faire une place étant donné la prépondérance de la NPB ?
À court terme il est vrai que cela peut sembler impossible. Mais la NPB nous soutient également, et je pense que la différence des genres importe peu lorsqu’il s’agit de se mobiliser ensemble pour développer ce grand sport qu’est le baseball.
Qu’espérez-vous à l’avenir pour le baseball féminin au Japon ?
Que le pays entier reconnaisse le haut niveau des joueuses professionnelles. Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour développer le baseball féminin ainsi que pour augmenter le nombre de joueuses, car je pense que cela contribuera à élever le niveau. Je veux construire une base solide pour les futures joueuses professionnelles.
Merci pour vos réponses et votre amabilité.
Photos Copyrights GPBL
BHONUS :
Vous pouvez retrouver le blog de Karine consacré aux Hanshin Tigers à cette adresse !
Et pour nos ami-es japonais-es, la version originale ci-dessous – オリジナル日本語バージョンは以下のPDFファイルをご確認下さい。
Merci pour vos messages de bienvenue.
Ça a été génial de pouvoir interviewer Mika, que j’admire énormément.
Benvenguts Karine !
Bienvenue Karine !
Superbe interview !
Et la photo de Mika au bâton, je suis fan !
Très belle interview. En espérant que cela fasse des émules en France. Et que l’on aie un championnat féminin…
Super plongée dans le baseball féminin et un autre baseball japonais. Bien joué Karine pour ta première !