Une nouvelle chance au Cinéma
Honus vous parle du nouveau film avec le Grand Clint Eastwood : "Une nouvelle chance", réalisé par Robert Lorenz (qui n’a rien à voir avec le titre original "Trouble with the curve" !) et a envoyé ses fins limiers au cinéma le plus proche. Verdict :
FVS : Gus Lobel est un scout pour l’organisation des Atlanta Braves. Il recherche donc à signer les futurs talents du baseball et passe son temps à chercher la perle sur les terrains amateurs. Le souci, c’est que Gus Lobel se fait vieux, il est même proche du vieux con insupportable et l’organisation des Braves pense à le dégager, lui et ses méthodes anciennes. Comme le problèmes viennent toujours par deux, Gus tend à perdre la vue, ce qui est pour le moins problématique pour son travail…. la vieillesse est donc là et menace le grand Clint. Gus devra donc faire équipe avec sa fille, qu’il a laissé de côté il y a bien longtemps le temps d’une dernière semaine de travail. "Une nouvelle chance" c’est donc surtout l’occasion pour un père et une fille assez meurtris par la vie de tenter de vivre ensemble et de reconstruire un semblant de relation. On va se l’avouer, on est là en plein mélo, mais les acteurs jouent juste, entre le vieux con joué par Clint et sa charmante fille, Amy Adams, et même si c’est cousu de fil blanc, on se laisse aller dans cette belle guimauve de film plein de bons sentiments.
Le plus étonnant, c’est que ce mélo a pour fond le baseball : le titre original est quand même "Trouble with the curve’", titre que les distributeurs français se sont empressés de transformer en quelque chose de plus vendeur au pays des croissants et de la baguette. On a préféré parler relations paternelles et drame de la vie. Mais dans le fond, ce film parle aussi de baseball et se présente même comme l’antithèse de "Moneyball" ! Et oui, le baseball, ce n’est pas avec un ordinateur et des ligne de stats qu’on va le comprendre. C’est en le regardant en live, en regardant tous les détails d’un at bat, les regards des joueurs, le suivi au quotidien que l’on peut dénicher le vrai bon joueur. "Trouble with the curbe" c’est véritablement une éloge du baseball à l’ancienne, et une charge, à travers le regard de ce Gus Lobel, contre l’ensemble des geeks, Bill James et autre Billy Beane, qui croient avoir tout compris au baseball avec un bon logiciel. Le baseball ne peut se comprendre qu’avec l’expérience et l’oeil d’un vieux grigou. Old scool baseball vs Moneyball, un vrai duel que l’on retrouve au cinéma français, c’est juste miraculeux.
Personnellement, j’ai largement préféré "Moneyball", autrement plus ambitieux d’un point de vue cinématographique et tellement risqué d’un point de vue scénaristique mais "Une nouvelle chance" est un film qui se laisse voir avec plaisir. Comme comme un bon hamburger, plein de sauces. Et puis, cela fait quand même deux films à gros acteurs bankables qui passent sur les écans français et je pense que c’est une trés belle publicité pour le baseball. Donc les gars, let’s go….
Yann: Une nouvelle chance est un film profondément "eastwoodien" me semble t-il. L’acteur y joue d’ailleurs un vieux râleur comme dans "Gran Torino", on y prône les valeurs de la famille et du sport comme dans "Invictus" , on passe pas mal de temps sur les gradins d’un stade et dans un bar à cuver des Budweiser. Clint Eastwood de retour avec ce rôle de vieux bougon solitaire endeuillé et éloigné de sa fille, fait ce qu’il sait faire de mieux dans un film à la morale américaine conservatrice. Un bon film de genre, sur un sujet par forcément original, le milieu du sport, en particulier le base-ball, autre valeur sûre outre-atlantique, et les rapports conflictuels entre père et fille, on a l’impression d’avoir déjà vu. De fait, on a déjà vu. Ainsi même pas besoin d’être un spécialiste du genre pour deviner exactement ce qui va nous attendre puisque le film fait preuve d’un soin tout particulier pour ne pas rater le moindre cliché. Le scénario est l’un des plus balisés et rectiligne de l’année : dommage. Un programme qui pourrait être sympathique si la réalisation relevait un peu le tout, et si le réalisateur réussissait après tout à insuffler subtilement l’émotion. Mais même, là encore, ça semble bien forcé. On retrouve sans conteste la formule du drame à l’américaine censé réchauffer les cœurs. Pour ce qui est du baseball, il n’est abordé malheureusement qu’en surface (très loin du Stratège donc) pour se concentrer sur la trame familiale. Même si les quizz sur l’histoire m’ont rappelé des belles soirées PONTEL. Finalement, la seule chose que l’on pourra peut-être sauver ici, c’est la prestation d’une Amy Adams, rayonnante et naturelle. On sort avec l’impression que l’ensemble aurait eu plus de relief avec "le patron Eastwood à la barre". Un plaisir de cinéphile néanmoins fort confortable.
Complètement sous l’eau en ce moment… Il doit plus être en salle, je suppose…
Avec désormais un bébé à la maison, je n’ai pas pu aller le voir. Je me jetterai dessus à sa sortie DVD/VOD. En revanche, je louperai pas au ciné 42 !
Pas de commentaires ! personne n’est allé ce voir ce film décidément…