RIP Bob Feller dit « Bullet Bob »

Trés rapido, Honus revient sur la nouvelle disparition d’un des trés grands du baseball : le lanceur Bob Feller, à l’âge quand même canonique de 92 ans.  Aux prises avec la maladie (leucémie et des problèmes cardiaques) , Bob Feller est décédé ce 15 décembre 2010 à l’âge de 92 ans. L’un des plus grands lanceurs de l’histoire, il a  inauguré la catégorie des lanceurs de trés grande puissance. Un peu l’héritier d’un Walter Johnson, il a crée l’école des gars qui lancent fort, trés fort et sera suivi par les Sandy Koufax, Roger Clemens, Dwight Gooden.On le surnommait "Rapid Robert" ou "Bullet Bob" parce que sa rapide avait été chronométrée à 107.6 mph dans un match de 1946 au Griffith Stadium. Bob Feller est considéré comme un des meilleurs lanceurs droitiers de tous les temps (honoré par de ce titre par le journal « Sporting News ») Il  a été le lanceur dominant, et peut-être aussi le plus intimidant, de son époque. Sa fastball atteignait régulièrement les 100mph.

Originaire de l’Iowa, Bob Feller était un jeune fermier venu au baseball par hasard, repéré par des scouts en raison de sa puissance phénoménale. Tel Clark Kent, il est venu de nulle part et s’est imposé immédiatement dans le circuit pro.

Yann me précise dans l’oreillette également les informations suivantes : Robert William Andrew Feller né dans un petit village de l’Iowa Van Meter est est passé d’une vie paisible à la ferme à un statut de légende du baseball. Elevé à la ferme par une mère infirmière et un père fermier, le jeune rob apprend très vite la discipline et les valeurs du travail notamment avec les taches journalières de la ferme( traire les vaches, récolter le maïs, ramasser le foin…) auquel il participait. Son père amoureux du baseball lui construit un petit terrain sur les terres familiales pour permettre à son fils de jouer avec ses amis. Quand le jeune Feller n’était pas à l’école il lançait la balle avec son père derrière la grange. Adolescent il lance pour l’école secondaire de son village et se fait remarqué par les recruteurs MLB à l’age de 15 ans. Et c’est finalement  Cy Slapnicka, un ancien lanceur MLB et le futur directeur général des Indians de Cleveland, qui lui fit signer un contrat au grand bonheur de son père mais pour 1$ et une balle autographiée.

Bob Feller a ébloui toute sa génération. Il débuta à l’âge de 17 ans,  comme Dwight Gooden, en 1936 et commença sa carrière en éliminant 15 frappeurs des Saint louis Browns.

Bob Feller ne connu qu’un seul club, les Indians de Cleveland, et il y joua 18 saisons. Il gagna pas moins de 266 matchs pour ce seul club.

Bob Feller était un gars plein de caractère et n’avait pas hésité à s’engager dans l’armée le lendemain de l’attaque de Pearl Harbor. Le lendemain de la tragédie américaine, il s’engageait dans la marine, et il y restera 3 ans.  Certains estiment à juste titre que ces trois saisons manquantes l’ont empêché d’être le nouveau Cy Young, en termes de victoires en carrière.

Feller refusait toujours d’être vu comme un héros. “Les survivants retournent chez-eux, les héros ne reviennent pas”, dit-il. “S’il y en a qui pensent que je suis un héros, je ne le suis pas.”

En 1946, lors de son retour à la compétition, il signe sa meilleure saison : 26 victoires, 2.18 d’ERA, 36 matchs complets, 371 manches lancées. Feller est au dessus de tous incontestablement.

Lorsque le Hall of fame refuse l’entrée à Buck O’ Neil en 2006, star de la negro league, Bob Feller déclara à propos des membres du comité "J’en sais plus sur la métaphysique d’Aristote et la théorie des cordes qu’eux sur le baseball"…

Yann m’indique également que c’est ce même Feller qui en 1947 avait annoncé vouloir lancer dans les ligues d’hiver de Cuba durant la saison morte. Mais le commissaire MLB de l’époque Happy Chandler refusa en décidant qu’aucun major-leaguer ne pouvait jouer à Cuba durant l’hiver.

Considérant souvent les joueurs modernes trop gâtés en comparaison à son époque, il avait du mal à s’emballer pour les jeunes pousses, ainsi lorsqu’on lui a demandé son avis sur la jeune sensation Stephen Strasburg un peu plus tôt en 2010 , Feller répondit: “Vous me poserez cette question quand il aura remporté 100 victoires…”

Bien entendu, Bob Feller est décédé à Cleveland.

Véritable héros d’une époque, un monument du baseball et du Hall of fame vient de disparaitre.

Des vidéos sur le phénomène

Sa vitesse mesurée à l’époque par des appareils militaires…

Puis un document sur son histoire

 

8 commentaires à “RIP Bob Feller dit « Bullet Bob »”

  1. francovanslyke dit :

    tiens quand on parle du loup, le retour s’annonce plus tot que prévu pour strasburg
    http://sports.yahoo.com/mlb/news;_ylt=AncZ9libgKNPK8KNqu1rbY0RvLYF?slug=ap-nationals-strasburg

  2. francovanslyke dit :

    Je le lui souhaite. L’exemple de Brian Wilson est parlant, il est revenu même meilleur qu’avant son opération.

  3. Les progrès médicaux sont tout de même tels que les raisons d’espérer un retour à son meilleur niveau, avec du temps certes, sont réels.
    N’oublions pas la liste des joueurs ayant subis cette opération, et qui ont pu revenir à leur niveau: Rafael Soriano, Chris Carpenter, Hong-Chih Kuo, Josh Johnson, Brian Wilson, etc

  4. francovanslyke dit :

    quant à strasburg, vu la blessure et l’opération tommy john qui a cloturé sa saison, je crains qu’il ne puisse revenir au niveau qu’il a eu de sa première saison avec Washington. Ca sent la carrière « flash in the pan »…

  5. Pour information, le portrait de Bob Feller est du photographe Charles Colon.
    La photo de Bob en action est en fait une photo sur laquelle il pose, le photographe n’est pas identifié, elle est au crédit de GettyImages.

  6. francovanslyke dit :

    et moi de rajouter que l’article est signé par le tandem FVS et Yann…

  7. LaHuppe dit :

    Je me permets de rajouter ce lien…
    http://vimeo.com/5263700

  8. Gaétan dit :

    Encore une belle et fantastique histoire par Honus (et FVS !). Comme beaucoup, j’attendais la venue de Strasburg avec impatience et j’ai été impressionné par la balle rapide d’Aroldis Chapman mais quand on lit les histoires et stats des Cy Young, Bob Feller et autres, on se dit qu’ils ont bien du chemin à faire ces jeunots !!! Quelle carrière certes mais aussi quel homme ! Une modestie qui ne ferait pas de mal dans le sport de haut niveau moderne !

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