Le cauchemar du slump

Le slump, c’est l’abonnement à l’échec au bâton. Il devient impossible pour le joueur d’arriver sur base. Frapper un pop ou une pauvre roulante semble la fin obligée de tout at-bat. Les frappes tombent directement dans le gant de la défense adverse, le swing deviennent frileux, les K se multiplient ….de la nervosité, de la tension, bref l’enfer.  Ce cauchemar du Slump peut rattraper n’importe quel frappeur en baseball. Et ce depuis toujours…..Pourquoi ? Mais comment s’en débarrasser ? Honus fait le point sur cette malédiction du baseball.

L’avantage de notre époque moderne et d’avoir un abonnement MLB .TV, c’est que l’on peut suivre désormais son équipe préférée quotidiennement. Bien loin de l’époque des K7 vidéo PONTEL, qui nous permettaient juste de voir au mieux une fois par semaine un match MLB, on voit jouer les stars en live. Tous les jours, on peut voir au moins quelques images de ses joueurs préférés et se rendre compte que ces gars sont de vrais champions qui ne semblent jamais connaitre de baisse de régime.

En réalité, ce n’est pas vrai. Justement à regarder leurs performances tous les jours, on constate que ces super joueurs connaissent de sales moments : par exemple, Josh Harrison des Pirates, qui était un Dieu la saison dernière s’est tapé un bon 0 en 22 passages consécutifs. Cela devient compliqué pour jouer leadoff avec une telle moyenne… Adrian Gonzalez, le slugger en feu des Dodgers en début de saison, s’est présenté avec un joli 1 en 18 début juin. Ces sales moments, on les nomme les slumps. Attention, le slump, ce n’est pas seulement une mauvaise journée au bâton style 0 en 4, non cela arrive à tout le monde ! Le slump, c’est quand le 0 en 4 dure un certain temps et que vous devenez abonné à l’échec.

Le joueur de baseball est la seule victime dans tous les sports de ce mal, voire de cette malédiction : le slump ! Le slump disparait toujours un jour mais lorsqu’il est là, il rend fou le joueur de baseball.                                                                                                                                                                                                    

Les anecdotes sur le slump sont très très nombreuses.

Brady Anderson des Baltimore Orioles dans les années 90 qui connaissait un sale moment au bâton dans la saison se retrouva le passager d’un de ses coéquipiers Rene Gonzales, qui conduisait vite, bien trop vite sur une route dangereuse de nuit. Brady Anderson déclara alors " Gonz, si je frappais pas .178, je te demanderai de ralentir..."

Richie Ashburn déclarait "Quand je suis dans le slump, je dors avec ma batte. Je veux mieux la connaitre"…

Lors du dernier match de la saison 1984, George Wright des Texas Rangers affronta Mike Witt des angels.  Witt signa ce jour un perfect game, et donc George Wright se pris un 0 en 3 avec 3 K, pour clôturer une saison slumpiesque à souhait. Les journalistes lui demandèrent ce qu’il ferait la saison prochaine : " je vais changer de nom et aller jouer en Afrique" répondit t-il furax….

Le slump, c’est bien le doute qui s’immisce dans l’esprit du joueur, jusqu’à ce qu’il ne sache plus comment jouer.

Frank Robinson, élu au Hall of fame, se rappelle que lors de sa seconde saison en MLB , il n’arrivait plus à rien. Un bon 0 en 20 pour débuter la saison. Aujourd’hui encore, il se rappelle qu’à ce moment il se demandait s’il frapperait à nouveau un hit !

Yogi Berra, hall of famer également, rejetait en bloc l’idée qu’il puisse être dans le slump : " Moi dans le slump ? Mais non, je n’arrive seulement pas à frapper" (Slump !I ain’t in no slump… i just ain’t hitting").

Le slump fait de vous un inutile, voire la risée de vos familles. Mark Reynolds le 3e base des Orioles raconte ainsi "Ma mère regardait un match à la télé et me dit le lendemain "comment tu as fais fiston pour rater cette belle slider sur un compte de 0-2 ?". Manifestement, on parle baseball dans la famille Reynolds ! Mark Reynolds se senti obligé de répondre "Tu sais Maman, c’est pas si facile que ça !"

Et oui, le slump, c’est peut être ce qui rappelle que le baseball est un sport très compliqué.

Albert Pujols le disait " le jeu n’est pas si simple. Desfois, nous le rendons simple, mais le plus souvent, cela ne l’est pas "("The game is not easy, »  "Sometimes we make it look easy. Most times, it’s not. »)

Frapper une balle de baseball est l’un des exercices sportifs les plus difficiles au monde. Exercice encore plus compliqué si les lanceurs en face font partie des meilleurs lanceurs au monde….

Mais comment se sortir de cette malédiction ?

Chacun à sa méthode pour (tenter de ) s’en sortir. Il y a les rationnels, comme Alex Rodriguez qui donne ses conseils pour en sortir :

Selon lui, les trois principales raisons selon lui au Slump sont :

– Trop de réflexion : après un échec, le joueur réfléchit trop sur ce qui n’a pas marché et finalement bloque son corps. La meilleure arme du baseballer est son intuition, et lorsqu’on réfléchit trop, le corps se bloque et ne réagit plus comme il devrait le faire "naturellement"

– Le doute : Avoir peur de reproduire une erreur provoque en fait plus d’erreurs

– La pression : la peur du slump qui peut être imaginaire dés que le joueur n’arrive pas à accomplir les objectifs qu’il s’est fixés. Cette pression mauvaise peut engendrer un stress et une anxiété qui n’est pas bonne pour le frappeur….

Pour A-Rod, la clé pour sortir du slump, c’est donc prendre des stéroïdes….

Non, plus sérieusement, c’est surtout se laisser aller et retrouver son intuition de joueur.

Ne pas se faire piéger dans une erreur mentale et revenir aux basiques du baseball.

"N’oubliez pas de payer avec votre Visa Card ces conseils offerts par A Rod"

A-Rod vous donne là des conseils très rationnels, mais quand le slump est là, le joueur tente surtout de le faire fuir. Le joueur est capable de tout tenter pour en finir. Mike Schmidt, le plus grand troisième base de l’histoire disait "Quand je partais en slump, si tu me disais que j’avais plus de chances d’y arriver dos au lanceur, j’aurai pas hésité une seconde pour essayer. On fait tout pour sortir du slump".

Et oui, le joueur de baseball peut être également superstitieux et tout tenter. Même le Slump Buster ?

Une légende urbaine prétendrait que pour sortir du Slump, le joueur (mâle) devrait coucher avec la nana la plus dégueulasse qu’il ait vue, et ce afin de faire fuir le Slump. C’est la chasse à la moche, au "Slump Buster" ! Mais parle t-on bien ici d’une Malédiction ou d’une Superstition ?

Se taper la plus moche des plus moches, est-ce le moyen de tout laisser tomber, de repartir à zéro, d’oublier toute fierté…. d’oublier ses soucis…. pour redevenir le joueur que l’on était ?

Attention, on ne parle pas ici d’une légende urbaine que personne ne connaitrait : un grand joueur professionnel comme Mark Grace, le célèbre première base des Chicago Cubs dans les années 90, témoigne que cette pratique du slump buster est bien la meilleur des méthodes pour sortir de l’enfer.

Il déclara à Jim Rome en interview pour l’émission télé "Rome is Burning" (ESPN) d’expliquer ce qu’est un slump buster :

" Si vous êtes dans le slump, il faut trouver la plus grosse, la plus dégueulasse des filles et lorsque vous couchez avec elle, vous retrouverez instantanément le succès. C’est un peu comme sauter sur une grenade pour se sacrifier pour le groupe.... (Mark Grace "A slumpbuster is if a team’s in a slump, or if you personally are in a slump, you gotta find the fatest, gnarliest, grossest chick and you just gotta lay the wood to her. And when you do that, you’re just gonna have instant success. And it could also be called jumping on a grenade for the team.").

"Mark Grace : un joueur ayant un certain vécu"

Le slump buster, cela va donc loin : l’idée de sacrifice rituel pour détourner l’oeil mauvais des esprits ? On est pas loin de Mamadou qui peut désenvouter votre PlayStation3 ou des poulets qu’il faut égorger avant le match pour retrouver l’oeil du tigre.

Après, il faut relativiser certains points. Les slump buster, elles sont pas toutes moches. Certaines stars du Show MLB s’envoient des filles qui se vantent même d’être leur slump buster ! Les photos des slump buster qui ont fait la une des journaux People US montrent qu’on peut avoir sans honte une slump buster…..par exemple, Mike Napoli a bien retrouvé ses talents après une nuit avec la fameuse Rachel Starr….

 "Rachel Starr une star offerte par Jackie et Michel"

Si le sexe permet de sortir d’une sale période au bâton, je pense qu’il n’y a pas à hésiter une seconde….

 

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