Battered Bastards of Baseball

 

Honus vous présente un film documentaire qu’il ne faut surtout pas rater. C’est sur le réseau Netflix, et c’est peut être la vraie bonne raison de s’abonner pour le voir car vous ne pourrez hélas le voir dans votre cinéma préféré. "The Battered Bastards of Baseball" parle d’une histoire fort méconnue, celle des Portland Mavericks, obscure équipe de Minor league qui est devenue trés populaire durant sa courte existence entre 1973 et 1977 à l’Ouest des Etats-Unis. Retour vers une autre époque, celle d’un baseball funky et indépendant.

Le documentaire, primé à Sundance en 2014, parle donc d’une équipe créée de toute pièces par Bing Russel, acteur de second rôles du Hollywood du dans les années 60. Aimant le baseball, Bing Russel avait eu la chance de trainer autour des New York Yankees à l’époque de Roger Maris, devenant même un temps leur batboy. Puis Bing était parti pour Hollywood faire l’acteur et jouer dans de nombreuses séries télé (Rawhide, Au nom de la loi…). Mais au fond de lui, il y avait quelque chose qui manquait à Bing Russel : ce putain de baseball.

Et lorsque la franchise des Porland Beavers de l’ancienne ligue Pacific Coast league (PCL) se retrouve en liquidation, le sang de Bing Russel ne fait qu’un tour : il se lance dans l’idée saugrenue d’acquérir cette franchise et de la faire revivre sous un autre nom, les "Portland Mavericks".

Pour 500 dollars, il se retrouve enfin le propriétaire d’une équipe de baseball. Bing Russel n’y connait rien en management sportif, mais rien à cirer, il se lance dans l’aventure. C’est les seventies et il n’y pas de manuel de gestion des carrière sportives. Tout se fait au feeling et à l’improvisation. Furieusement indépendant, Il embarque son fils Kurt Russel, future star de cinéma de John Carpenter et ex joueur AA des Californie Angels dont la carrière a été arrêtée par une blessure, qui pourra jouer à l’occasion mais qui sera surtout là pour aider au management du club.

Le plus étonnant, c’est que le caprice d’une vedette de Hollywood va peu à peu se transformer en succès.

Les Mavericks lancent un try-out pour recruter des joueurs. Plus de 150 joueurs de baseball, qui ont échoués dans le circuit pro, ou de simples joueurs amateurs, vont venir des quatre coins des Etats-Unis pour tenter leur chance.

Et le miracle arrive…

Le nom de l’équipe (les chevaux sauvages) va comme un gant à cette bande de seconds couteaux, au look improbable entre le biker et le hippie, prêts à jouer pour n’importe quel prix, prêt à tout pour montrer leur valeur de joueur de baseball. Un esprit de revanche habite tous ces laissés pour compte du baseball "officiel".

Portland va s’inscrire en Northwest League A, et va devenir la seule équipe indépendante à jouer contre des équipes affiliées aux ligues majeures. Les Portand Mavericks, vieux joueur revanchards, vont ainsi jouer contre les jeunes espoirs des grands clubs et vont se donner comme challenge de les battre, mieux de les écraser… histoire de montrer à certains qu’ils n’auraient pas dû les ignorer.

C’est ainsi que les Mavericks, partis pour aller droit dans le mur, vont devenir une équipe de durs à jouer, qui va mettre à l’amende toutes les équipes affiliées sous le regard de fans qui vont retrouver peu à peu le chemin du stade. Il y a bien sur quelques dérapages, notamment des joueurs qui vont finir par boxer un arbitre ou provoquer des bagarres….Les Mavericks jouent dur à tel point que les directions des équipes mineures et la MLB ne vont pas apprécier cette agressivité dans le jeu et dans la vie de cette bande de va-nu-pieds…..

Les Mavericks vont devenir l’attraction du baseball : même Jim Bouton, ex star des Yankees et black listé de la MLB depuis la parution de son célèbre "Ball Four" viendra lancer pour eux un temps.

Le film est juste beau. Ca sent la vie et un baseball d’une autre époque. Et c’est une histoire humaine incroyable, parti d’un délire d’un acteur  Hollywoodien qui peu à peu va se transformer en une véritable "success story" à l’américaine.

S’il n’y a qu’un film à voir en ce début d’année, ce sera donc ces bâtards du baseball.

En plus, le documentaire est présenté en grande partie par Kurt Russel, l’acteur de John Carpenter, (New York 1997, the thing) et la somme des images et des vidéos est tout simplement impressionnante pour l’histoire d’une telle équipe obscure de minor league.

 

BHONUS :

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