Anthony Cros : Cros town traffic

Honus est sur tous les bons coups. En train de trainer sur les terrains toulousains, et de débattre sur l’avenir de la stirrup sixties dans nos championnats français, nous avons croisé Anthony Cros qui venait avec son équipe de softball jouer un tournoi amical. Quelques questions plus tard, nous voilà avec l’interview du mois du seul joueur français à avoir joué pro au Quebec au sein des Capitales de Quebec. Anthony Cros, au croisement des chemins…

Comme dirait l’autre, musique maestro !

* Honus : En 2009 tu évoluais à Northwestern Oklahoma State, tu en as semble-t-il gardé de bons souvenirs : l’ambiance ? Le niveau de jeu ? Tes performances ? Racontes-nous !

Anthony Cros : C’était ma meilleure année sur le plan physique et quand tout va bien sur ce plan là, le mental suit. Au final je m’etais vraiment régalé même si l’université était vraiment paumée. Les entrainements étaient tous à 200% et ma transition aux battes en alu s’est déroulée assez bien même si ça m’a pris quelques matches pour comprendre qu’il ne fallait pas vouloir tirer la balle comme un porc. Fallait que je me contente de reproduire ce qui marchait bien avec les battes en bois et les bonnes perfs ont commencé à arriver.

* Honus : C’est cette saison 2009 qui t’a permis de poser tes bagages au stade Municipal de Québec ou étais-tu en contact avec les Capitales et d’autres franchises bien avant ?

Anthony Cros : C’est vrai, mes stats de NWOSU et de mon été chez les Dawgs ont joué en ma faveur. Ensuite, c’est grâce à Christian Chénard et Dany Scalabrini que j’ai pu avoir ma chance lorsqu’ils m’ont mis en contact avec les Caps. J’aurai voulu me faire drafter même si je savais bien que mes qualités physiques n’étaient pas assez bonnes pour y arriver. Il suffit juste de parler aux scouts et leur demander ce qu’ils recherchent en premier chez un joueur, tous diront les qualités athlétiques et non sa façon de jouer, c’est bien dommage mais c’est la dure réalité du baseball aujourd’hui.

* Honus : La Ligue Can-Am, c’est tout de même un niveau professionnel. C’est quoi le niveau professionnel et quels sont les ajustements que tu as dû faire ?

Anthony Cros : C’est vrai que c’etait un cran au dessus de ce que j’avais pu voir auparavant. Les lanceurs y sont vraiment bons, la vitesse n’était pas si différente mais leurs fastballs bougeaient (sinker, cutter) et ils maîtrisaient les effets. J’ai eu des pépins physiques lors de ma préparation hivernale et finalement, je n’y suis pas allé à mon meilleur niveau. A cet échelon, ça ne pardonne pas.

* Honus : Quelle est la particularité d’une ligue indépendante par rapport aux ligues de ce que l’on appelle le Baseball intégré (c’est à dire les ligues affiliées aux franchises des ligues majeures)

Anthony Cros : Certaines équipes du baseball indépendant utilisent plus de 100 joueurs par saison ! J’ai vu pas mal de joueurs arriver et repartir 3 jours plus tard, d’autres se faisaient virer par manque de perfs et avec mes stats très moyennes, chaque jour je me disais que ça pouvait être la fin de l’aventure. Je crois que ça a joué contre moi, je n’étais pas très en confiance dans ce milieu.

* Honus : Incorporer un groupe pro comme celui des Capitales, était-ce ce à quoi tu t’attendais ? Quelles ont été tes premières impressions ? Les infrastructures, les joueurs, les groupies, les déplacements, le quotidien, le niveau, le rêve ?

Anthony Cros : J’étais très intimidé au début. Je me retrouvais avec des joueurs qui avaient été aux portes de la MLB, 2 d’entre eux dans y avaient même joué.
L’équipe m’a bien intégré et c’est une des raisons qui a fait que le coach m’a gardé toute l’année. A Québec et contrairement aux autres équipes indépendantes, ils privilégient l’esprit d’équipe et la camaraderie : on est ensemble pendant 5 mois donc ils veulent qu’il y ait une bonne ambiance. C’est une des raisons pour laquelle l’équipe connait du succès chaque année.
La vie pro est vraiment énorme, surtout à Québec, je me suis régalé, ils prennent vraiment bien soin de nous. On est super bien logé, le vestiaire est nikel et les femmes sont vraiment belles !
Quant au public Québécois, « les partisans » étaient vraiment à fond derrière nous mais ils ne nous épargnaient pas lorsqu’on jouait mal, je les entends encore me pourrir après 1 ou 2 erreurs en défense
.

* Honus : Parles nous un peu de cette saison 2010, en dehors des playoffs et de la Finale qui ont du être des moments inoubliables, certains moments t’ont-ils marqués plus que d’autres ? Certains joueurs t’ont-ils impressionnés ? Et puis, ce titre de Champion 2010 de la ligue Can-Am, en y repensant aujourd’hui, que signifie-t-il pour toi ?

Anthony Cros : Toute l’année était vraiment super, bien sur, j’étais déçu de ne pas jouer pendant les playoffs, surtout que je restais sur une bonne série lors des derniers matches de saison régulière. Mais bon, le coach a fait confiance aux vétérans et la bague de champion que je vais recevoir lui donne entièrement raison ! Et puis, on avait quelques joueurs d’exceptions comme Sebastien Boucher (qui joue en AA aujourd’hui) et Pierre-Luc Laforest qui a catché des lanceurs comme Jake Peavy ou David Wells en MLB ! Ces deux joueurs étaient vraiment super sympas en plus d’être super bons sur le terrain.

* Honus : Parles-nous maintenant de ta situation actuelle. Tu nous as parlé de règles particulières concernant les rosters en ligue Can-Am, quelles sont-elles ? Et en quoi cela t’affecte-t-il ?

Anthony Cros : Je fais actuellement un Master en marketing à Montpellier et je vais aussi rester dans le baseball cet été avec un stage à la Fédération mais malheureusement pas de nouvelles aventures chez les Capitales ou dans le baseball indépendant cette année. Les Capitales m’ont fait savoir qu’ils ne me reprendraient pas cette année, c’est dommage parce que je pense qu’avec une année d’expérience et une meilleure prépa physique j’aurais pu produire une meilleure saison en attaque. Le club n’a d’ailleurs repris aucun Rookie de l’an dernier bizarrement et pourtant on est l’équipe championne…

*Honus : Et pour cette année 2011 ? Tu as peut-être déjà lu ton horoscope ou pas besoin ? Quels projets, quelles envies ? Le Québec ? Les USA ? Le Japon ?

Anthony Cros : Comme pas mal de baseballeurs, je suis superstitieux (jamais marcher sur les lignes, ne jamais laisser un lanceur toucher ma batte…) mais je me penche pas vers les étoiles pour connaitre mon avenir. Je crois que l’aventure Nord Américaine est finie, en tous cas pour cette année, après si je finis mes études et que je me sens bien physiquement pourquoi pas retenter l’expérience, on verra… Le Japon, pourquoi pas ? Mais je n’ai aucun contact la-bas pour l’instant. J’ai aussi hâte de rejouer avec l’équipe de France et pour finir j’entraîne également l’équipe de Soft féminin de Montpellier, c’est à mon tour de transmettre le témoin.

Honus : Merci Anthony pour ta grande gentillesse et ta disponibilité ! Bonne saison à toi.

 

BHONUS

Petite video de lui

L’avis de son coach Scalabrini, ex joueur de Rouen

 

5 commentaires à “Anthony Cros : Cros town traffic”

  1. francovanslyke dit :

    Le numero 55 porté par Anthony Cros est retiré par les Barracudas de Montpellier
    http://www.montpelliersports.fr/une-marque-dans-l-histoire-des-barracudas-le-numero-55-retire/

  2. LaHuppe dit :

    Si c’est pas de l' »interview » ça !

  3. francovanslyke dit :

    Oui Merci Encore !

  4. Fishiguchi dit :

    Un très grand merci à Anthony pour avoir donné à Honus l’une de ses meilleures interviews…!

  5. Gaétan dit :

    Super interview ! Très instructive ! Il est vrai que sa fin de saison régulière était plutôt bonne. Dommage qu’il n’est pu confirmer sur une deuxième saison.

    Pour avoir joué contre les softballeuses des Baracudas, il s’en sort pas mal dans sa reconversion softballistique 😉

Laisser un commentaire