Retour en grâce pour Wild Thing !!!

Lors des dernières World Series 2008, entre les Philadelphia Philies et les Tampa Bays Rays, un joueur est venu faire un lancer inaugural, un joueur que les plus anciens connaissent bien et ce lancer sonne pour lui certainement comme la fin d’une malédiction et d’une haine farouche de toute une ville…

Revenons un peu sur Honus sur le cas de Mitch Williams dit “Wild Thing”. Une coupe d’un autre monde entre redneck, Mitch Williams avait la particularité de ne pas trop regarder sa cible sur le monticule et de lancer très fort. Closer gaucher auteur d’une saison de folie en 1993, il est l’une des principales raisons des victoires des Phillies cette année. 43 saves au compteur (sur 49 opportunités !!) quand même et surtout un impact à la Eric Gagné sur un match : quand Mitch montait sur le monticule, c’était la victoire à coup sûr.

Les Phillies ont en 1993 une équipe de joueurs accrocheurs comme celle de  2008 mais rassemble pas mal de dingos : derrière leurs deux aces Curt Schilling et Terry Mulholland, Lenny Dykstra, John Kruk et le catcher Darren Daulton font rentrer les points et Wild Thing finit la partie. L’équipe sent bon les corones, les coupes de cheveux de dingue et surtout la gagne.

Cette année là, les Phillies croient en leurs chances et un retour du trophée à Philadelphie, un peu habitué faut il le rappeler à la loose depuis 1980 et la génération Mike Schmidt-Pete Rose. Mais tout ne va pas se passer comme ainsi : après avoir sorti les glorieux Atlanta Braves en finale de division, alors qu’ils étaient au top, ils affrontent les Blue Jays de Toronto, qui vont signer l’une des plus belles séries…
Les Blue Jays mènent 3-2 et abordent le 6e match à Toronto.

Dans le match 6, en 9e manche, les Phillies mènent 6-5 et Mulholland pour les Phillies et Dave Stewart pour les Jays ont signé deux grosses performances. Avec deux vétérans des Jays sur bases, Rickey Henderson et Paul Molitor, les Phillies envoient Wild Thing sur le monticule.

Mitch fait les deux premiers outs et affronte Joe Carter le power hitter des Blue Jays. Après avoir lancé 1 ball, Wild thing retrouve la cible et Joe Carter ne voit pas le premier strike. Sur le 2e strike, Joe Carter swingue très en retard : les Phillies sont partis pour gagner le game…et les dugouts sont prêts à sortir. ; et sur le lancer ultime de Wild Thing, Joe Carter s’élance et frappe …. Un missile au champ gauche !  C’est un HR à 3 points, c’est la fin du game, victoire 8-5 et surtout les World Series pour Toronto !

Les images du cauchemar pour les Phillies (MLB.com) !!!

L’une des plus belles pages des World Serie…. Et le début d’un véritable cauchemar pour Mitch Williams.

Williams a reçu des menaces de mort et des individus ont lancé des oeufs sur sa maison à la suite de la défaite. Le pire, c’est que finalement toute une ville a considéré Wild Thing comme le symbole de leur défaite.

Williams n’a jamais demandé à ce qu’on l’échange, après la claque de Joe Carter. Il voulait rester avec les Phillies et assumer, peu importe la pression. Ses coéquipiers de l’époque ont apprécié sa capacité à encaisser le coup.

"Ce que je me rappelle de Mitch après ce circuit, c’est qu’il ne s’est pas caché", a dit Pete Incaviglia, qui jouait au champ gauche pour les Phillies. "Il s’est assis dans le vestiaire et il a attendu que les médias arrivent. Je pense qu’à Philadelphie, qui est une ville formidable, si les gars ne se défilent pas quand ça ne va pas bien, les gens vont leur pardonner."

Mais Wild thing n’a plus jamais lancé pour les Phillies ; dés la saison morte, la direction des Phillies l’a envoyé aux Houston Astros car le manager général de l’époque, Lee Thomas, ne pensait pas que Williams aurait pu supporter un retour vu le climat franchement hostile.

Et ce fut la fin pour « Wild Thing »… viré comme un malpropre à la suite à sa meilleure année, Mitch fut détruit moralement. L’année d’après, 1994, c’est une saison de loose, Mitch Williams fut l’auteur d’une saison à 6 saves. Après des courtes piges aux California Angels et aux Kansas City Royals en 1997, Mitch prit sa retraite de la MLB.

Fini le show, la coupe de dingue, direction une vie bien plus tranquille.

Un peu plus tard, Mitch devint coach d’une équipe de minor league, les Atlantic City surf et enfin débarqua comme analyste pour Comcast sports net Philadelphia pour commenter le baseball et anime une émission radio « Wild Pitch » où il balance et donne son avis de grande gueule sur les performances des Phillies.

Les fans des Phillies ont finalement pardonné Mitch assez rapidement : "Ils ont toujours été formidables avec moi, a dit Williams. Ils savaient que je ne me cherchais pas d’excuses. Si je faisais une erreur, j’essayais de la corriger le soir suivant. Et c’est comme ça pour eux, aussi. Ils n’ont pas toujours des journées remarquables au travail, alors ils comprennent."

« Les fans ici ne veulent pas d’excuses. Ils veulent de l’honnêteté ».

Finalement en 2008, Mitch Williams s’est retrouvé invité à lancer le pitch inaugural d’un des matchs des World Series. Il semble que l’époque soit au grand pardon. Après Bill Buckner invité par les Red Sox  en 2007, cette année c’est au tour de Mitch Williams par les Phillies. Il faut croire que ça marche  puisque les Phillies ont gagné les World Series cette année et de bien belle façon.

Est-ce que les Reds de Cincinnatti inviteront un de ces jours le maudit Pete Rose afin de le pardonner ???

 

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