Celui qui avait une petite voix dans la tête

 

Honus revient sur la récente disparition de Ryan Freel à l’âge de 36 ans qui s’est suicidé chez lui à l’approche des fêtes de Noel. Freel n’était pas une star de la MLB mais vous avez peut être vu l’un de ses attrapés "die hard" pour catcher une balle, du style "oh l’attrapé de dingo!". Freel a été ce que l’on appelle un "Utility player" pour les Reds de Cincinnati lors de sa carrière de 8 ans en MLB, un joueur qui peut jouer un peu partout mais qui n’aura pas pu s’imposer comme un titulaire. Il aura aussi un peu joué lors de sa dernière saison pour les Cubs, les Orioles et même les Royals. Bref, un bon globetrotter et un vrai amoureux du baseball.  Au delà de cette disparition tragique, c’est surtout son contexte qui est assez étonnant : Freel souffrait de gros problèmes psychiatriques, qui lui ont pourri la vie définitivement.

Freel, et peu de journaux en ont vraiment parlé, entendait une petite voix dans sa tête : Barney. Freel avait ainsi un copain imaginaire du nom de Barney qui lui parlait souvent et à qui il parlait. Ses coéquipiers croyaient qu’il se parlait à lui-même mais en réalité, Freel parlait à ce gars dans sa tête. C’est certainement cette petite voix qui l’a aidé à jouer en MLB, qui lui disait certainement de ne jamais avoir peur, et de plonger sur la balle également. Freel a toujours été un joueur un peu dingo qui n’hésitait pas à sacrifier son corps pour un catch incroyable. Freel a été ainsi plusieurs fois victimes de contusion, notamment en 2007 ou à la suite d’une collision avec un autre joueur, il rata pas moins de 30 matchs. Pas moins de 10 contusion au total où le joueur est tombé évanoui sous le choc. Freel était donc un dur, un joueur de combat, de devoir, bien sur ultra populaire auprès des fans des Reds, qui sortait toujours d’un match avec une tenue super degueu.

Blessé en 2008, les trades lui brisent un peu le moral et il comprend que c’est la fin du show. Tentant de guérir de ses soucis psychiatriques, Freel semblait un homme bien malheureux, et au demeurant fort attachant. Trés aimé de ses coéquipiers, il laisse un vide auprès de la communauté des Reds.

Il est bien sur impossible d’affirmer que son suicide est lié directement à ses soucis psychiatriques, mais selon certains spécialistes consultés lors du drame, la multiplication des contusions aurait participé à une dégénérescence des neurones, symptôme que l’on a retrouvé également chez de nombreux ex joueurs de football suicidés. La multiplication des impacts brise le corps également à long terme. Le Garrett Webster-fronted Brain Injury Research Institute a d’ailleurs convaincu la famille du joueur qu’il était important d’opérer une véritable étude de son cerveau et ce afin de savoir si Freel souffrait bien de cette dégénerescence…

Freel n’aura, semble t’il, pas pu vaincre ses soucis psychiatriques ou n’aura pas, ou trop écouté cette petite voix de Barney lors de son suicide le 23 décembre 2012.

RIP Mister "Die Hard" Barney.

 

3 commentaires à “Celui qui avait une petite voix dans la tête”

  1. Fishiguchi dit :

    J’avoue avoir moi aussi pensé à R-Truth & Little Jimmy mais « en vrai », la nouvelle fait un peu plus mal au cœur…

  2. Gaétan dit :

    Cette histoire me fait penser au personnage de Ron Killing alias le catcher R-Truth de la WWE, qui a aussi un ami imaginaire le Petit Jimmy qui l’accompagne sur le ring. Mais ici, l’histoire est vraie et plus dramatique. Touchante aussi car on sent la passion pour le baseball chez ce professionnel.

    On peut faire aussi le parallèle avec Josh Gibson et d’autres joueurs qui ont eu de telles pathologies !

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