Jack Morris et Alan Trammel au Hall of Fame
Jack Morris et Alan Trammell deux grands joueurs des Detroit Tigers des années 80 viennent enfin de rentrer au Hall of fame. Ils viennent d’être désignés par un comité spécial de 16 personnes du hall of fame, qui les a choisis pour leur "impact dans le jeu". Pour bien comprendre, ils n’ont donc pas été élus par le circuit normal des votes des électeurs (qui nécessite 75 % des votes) mais par un comité spécial, qui fait oeuvre ici de rattrapage. Retour sur deux oubliés du Hall Of Fame.
Jack Morris et Alan Trammel ont été coéquipiers de la grande équipe des Detroit Tigers qui a remporté notamment les World Series de 1984. Lors de cette saison, les Tigers gagnant pas moins de 35 matchs sur leur 40 premières rencontres finissant avec une fiche de 104-58. L’équipe réunissait notamment un slugger fantastique (Kirk Gibson), un catcher trés puissant (Lance Parrish), et une paire 2B SS juste inoubliable, Lou Whitaker et Alan Trammel, ainsi que deux formidables lanceurs, Willie Hernandez et Jack Morris. L’équipe des plus accrocheuses était menée par Sparky Anderson et a balayé les débats lors de cette saison.
Detroit Tigers 1984 : une équipe qui dévora tout sur son passage
Pour ceux qui l’ont vu jouer, Jack Morris est certainement le lanceur le plus doué de cette génération (avec Dwight Gooden). Avec sa motion trés particulière, Jack Morris était un vrai guerrier. Lanceur trés agressif, Jack Morris fut l’ace des Tigers et son appétit de victoire contaminait le staff des lanceurs. Un chien de guerre doublé d’une santé de fer (fiche de 19-11 avec 3,60 Era en 1984), Morris explosait tout le monde. Il lançait beaucoup de complete games (20 en 1983 et pas moins de 175 en carrière !) et ce alors que de nos jours, un starter lance au mieux 5 matchs complets sur une saison. Suite à son départ de Detroit en 1991, il part lancer aux Twins du Minnesota et gagna à lui seul les World Series en 1991 contre les Atlanta Braves, pourtant ultra favoris avec leur trio de lanceurs (Tom Glavine, John Smoltz et Steve Avery). Il starte les matchs 1, 3 et 7 pour les Twins et réussit l’exploit d’un shut out de 10 manches lors de ce match 7 contre un autre lanceur de légende John Smoltz. Le match 7 des World series 1991 est considéré comme l’un des plus grands matchs des World Series, et Morris est élu sans surprise MVP de la série. Rien que pour cette performance, Morris mérite le Hall of fame. Il jouera même avec les Toronto Blue Jays lors des saisons 1992 et 1993, emportant les Word Series deux années de suite. Jack Morris a ainsi 4 bagues de World Series en carrière !
Jack Morris les moustaches des années 80
Gagnant 254 matchs en carrière, Jack Morris a été l’un des meilleurs lanceurs des années 80, et ce de manière assez incontestable. Pourtant, Morris ne parvient jamais à approcher la barrière des 75 % nécessaires lors de ses 15 années d’éligibilité. Beaucoup lui reprochaient un ERA important, 3.60 ERA en carrière, car Morris prenait beaucoup de points comme il lançait souvent tout le match. Mais le principal intéressé ne comprenait pas pourquoi il n’y était pas. Pour les fans et pour lui, désormais l’injustice est réparée.
Deux vidéos sur Jack Morris, dont le match 7 des World Series 1991.
Alan Trammel est un choix qui se révèle plus contestable. Il fut le grand short stop des Detroit Tigers des années 80, équipe dans laquelle il joua toute sa carrière (20 saisons de 1977 à 1996). Joueur de devoir, Trammel était un redoutable frappeur doté de bonnes mains en défense. 4 fois Gold Glove, Trammel fut le MVP des World Series de 1984, frappant pour .450. Sparky Anderson lui demande de frapper clean up lors de la saison 1987. Trammel répondra présent, réussissant sa meilleure saison au bâton ( .343, 28 HR et 105 RBI) et il sera élu MVP de l’American League. Néanmoins, la carrière de Trammell n’a jamais atteint les hauteurs de celle de Jack Morris. Joueur totalement oublié des votes pour le Hall of fame, le cas Trammel divise encore. Bill James le considère comme l’un des 9 meilleurs short stop de l’histoire au vu des statistiques SABR, mais son impact dans le jeu est bien plus limitée, comme sa popularité en dehors des fans de Detroit. Johnny Bench en félicitant Alan Trammel a déclaré que si Trammell était au Hall of fame, alors Dave Concepcion le short stop de la Big Red Machine devait y être aussi, manière de rappeler que Trammell n’était pas ce qu’il se faisait de mieux lors de ces années. Trammell est plus connu et reconnu comme l’un des membres du duo Trammell -Whitaker que pour ses performances individuelles. Il est même assez triste de voir Alan Trammel élu sans son coéquipier de 18 saisons, Lou Whitaker, tant le duo était ce qu’il se faisait de mieux en charnière 2B-SS.
Le duo inséparable Alan Trammell – Lou Whitaker
Trammel a pour lui d’avoir une vrai image de boy scoot. Il représente pour sûr l’un des derniers grands joueurs de baseball 100% clean, avant la période des stéroïdes des années 90. Et c’est peut être le message qu’il faut voir, envoyé par le comité du Hall of fame. On préfère des joueurs moins spectaculaires mais qui sont clean aux joueurs vraisemblablement chargés des années 90. Barry Bonds, Sosa et McGwire ne rentreront décidément jamais au Hall of fame.